Passionné par le mentalisme depuis l’adolescence, Viktor Vincent prend plaisir à interagir avec son public. Notre interview.
GHI: Votre spectacle «Mental Circus» se déroule dans les années 1920. Pourquoi? Viktor Vincent: Ce sont des années dont le décorum et les enjeux me fascinent. On est en 1927, l’année où le pionnier de l’aviation Charles Lindbergh avec son premier voyage transatlantique fait basculer le monde. C’est aussi une époque où personne ne voit ce qui va arriver dans la prochaine décennie, où tous les codes s’apprêtent à être bousculés.
– Un mentaliste c’est quoi pour vous, un magicien, un psychologue, un hypnotiseur? Un illusionniste. J’adore ce mot, car il y a de la magie dedans. Et puis il peut être comique, terrifiant aussi. L’illusion est partout dans le monde dans lequel on vit, où en réalité tout n’est que mise en scène. Au fond que reste-t-il dans la vie si ce n’est l’illusion elle-même?
– Comment expliquez-vous le succès actuel du mentalisme? A mon avis, la célèbre série télévisée y est pour beaucoup. Mais il y a aussi le fait qu’Arthur (ndlr: l’animateur de TF1) a systématiquement mis la magie en valeur dans toutes ses émissions. Il a offert une grande vitrine au mentalisme. Cet art, en tout cas, a sa place dans toutes les époques car il parle de choses souvent intimes et personnelles. Et puis, l’impalpable interpellera toujours...
– Quel est le secret d’un spectacle réussi? S’amuser! Parce que si je m’amuse, le public s’amusera aussi. Je n’essaie pas de plaire, ni d’être à la mode, je fais juste ce que j’aime faire: interagir avec les gens, aller les chercher grâce à la magie des mots. L’autre secret est d’aimer le public: quand quelqu’un monte sur scène et qu’il n’est pas très à l’aise et que vous savez exactement pourquoi, il faut faire quelque chose. On est tous le Noir, le Juif, le handicapé, l’homosexuel de quelqu’un, alors parfois, c’est vraiment important de dire aux gens qu’ils sont importants, irremplaçables. Si je ne le dis pas moi, qui va le dire?
«Mental Circus», samedi 27 février 2021 à 16h30 et 20h30, Théâtre du Léman, www.prestoprod.ch