François Morel rend hommage à Raymond Devos

  • Quand François Morel s'empare des textes de Raymond Devos, le résultat est forcément truculent. DR

Présentée les 20 et 21 février au Théâtre Forum Meyrin, la création «J’ai des doutes» s’empare des textes de Raymond Devos. Avec une mission, rendre hommage au clown, jongleur des mots, phénomène rare et maître à penser, à repenser le monde; à son œuvre consacrée à la vie, à la mort et à l’absurdité qu’on trouve entre les deux. Sur scène, le talentueux François Morel rentre chez lui, il surprend son meilleur ami dans ses pantoufles. Mais il a des doutes et il les confie. Comme le dit François Morel, «Devos ne ressemblait à personne et personne, plus jamais, ne lui ressemblera». C’est dire si l’ancien Deschiens, qui n’a pourtant pas son humour dans sa poche, s’est approché du monstre sacré avec humilité.

Jeux de mots

Comment rendre hommage à un tel phénomène? Eh bien, c’est simple, en servant au mieux ses textes et en mêlant à la musique des jeux de mots celle du piano à touches ou à bouche. Bien que de corpulence moyenne, François Morel se glisse avec bonheur dans la peau de son très ample prédécesseur. Il va même jusqu’à imaginer une rencontre entre l’humoriste franco-belge et Dieu. Une vraie merveille à la Devos. Pour la petite histoire, François Morel découvre Devos à Caen, dans les années soixante-dix. Il le voit, gruge l’entrée pour y retourner. Il occupe les marches, s’émerveille devant ce clown qui jongle avec tout, y compris la parole. Et tout bascule. Pas étonnant dès lors que son hommage soit si beau… et si juste.

«J’ai des doutes», Théâtre Forum Meyrin, les 20 et 21 février, www.forum-meyrin.ch