«La Bâtie misera cette année sur le plein air»

FESTIVAL • Pour la 45e édition, prévue du 3 au 19 septembre, le directeur Claude Ratzé entend donner un nouveau souffle artistique au festival tout en anticipant d’éventuelles mesures sanitaires.

  • Claude Ratzé: «Nous n’avons jamais imaginé un festival virtuel.» ©Gregory Batardon

Pas facile de planifier un festival prévu l’automne prochain. Entre les bonnes et les mauvaises nouvelles liées à la pandémie, Claude Ratzé tente de se frayer un chemin. Le directeur de La Bâtie évoque ses doutes, mais aussi sa détermination à trouver une solution satisfaisante. Sur le plan sanitaire, mais aussi artistique.

GHI: La 45e édition de La Bâtie est prévue du 3 au 19 septembre prochains. Aura-t-elle lieu?
Claude Ratzé:
Je l’espère de tout cœur. En tout cas, nous y travaillons sans relâche. L’an dernier, nous avons pu organiser une édition qui a attiré 15’000 festivaliers. Nous savons déjà nous adapter. Mais, au quotidien, cela reste mouvant.

– C’est-à-dire?
On oscille entre une vision optimiste et des moments où on se dit que ce sera la galère. Nous collaborons avec beaucoup de partenaires internationaux pour qui la situation est encore très compliquée. Ils nous confient que l’enthousiasme n’est peut-être pas raisonnable. Pour les artistes, c’est très difficile d’imaginer ces prochains mois. Et de notre côté, on ne se voit pas programmer des musiciens sud-africains, brésiliens ou même japonais. Leur circulation à l’international est encore malmenée par les différents variants du virus, notamment.

– Vous allez donc opter pour davantage d’artistes locaux?
Peut-être, mais en même temps on essaie de résister. Il y a beaucoup d’artistes internationaux qui vivent en Europe, cela peut donc être une option intéressante car les déplacements sont plus aisés. Mais il est vrai que nous nous sommes demandé si nous ne devions pas revenir aux fondements de La Bâtie, à savoir un festival local, c’est une réflexion qui est toujours en cours. Et, dans le même temps, nous devons batailler pour que cette 45e édition puisse avoir lieu.

– En quoi sera-t-elle différente des précédentes?
Il y a notamment le désir de proposer davantage de créations en plein air. Evidemment, cela permettra de mieux gérer les éventuelles mesures sanitaires de cet automne. Mais cela fait aussi partie d’une suite logique car de plus en plus d’artistes imaginent des projets en extérieur. Ils se sont adaptés à la situation, c’est plutôt réjouissant.

– L’idée de tout arrêter vous a-t-elle traversé l’esprit?
Sincèrement, non. Nous avons pu proposer une belle édition en 2020, celle de cette année sera certainement aussi séduisante. Mais, une chose est sûre, nous n’avons jamais imaginé un festival virtuel, par exemple. Car pour les spectacles vivants, cela ne fonctionne pas. Ce qui est plus dur, en revanche, c’est de programmer des créations que nous n’avons pas pu voir en live. Je suis aussi convaincu que nous travaillerons différemment après la pandémie. Je me rends compte, par exemple, que je deviens plus critique, plus exigeant.

– Donc la prochaine édition sera la plus intéressante de toutes? (rires)
Je souhaite déjà que nous puissions la faire.