Lorsque le vice-roi de l’Egypte ottomane se fit construire un grand théâtre au Caire, il invita le compositeur italien Giuseppe Verdi à imaginer une œuvre dont le sujet serait égyptien. Ainsi naquit en 1871 l’un des plus grands succès de l’histoire de l’art lyrique: un opéra dont tout le monde peut siffler la marche triomphale. Aida se déroule dans une Egypte ancienne où il est question de relations entre cette nation et l’Europe, mais aussi de romantisme. Aida, princesse éthiopienne réduite en esclavage après la défaite de son peuple par les armées du Pharaon, doit servir à la cour de ce dernier comme trophée de guerre et dame d’atours de la princesse Amneris.
Choix cornélien
Pour son malheur, Aida tombe amoureuse de Radames, le général en chef des armées qu’Amneris espère épouser. Cependant, Radames ne brûle que pour Aida qui se retrouve donc face à un choix: l’amour pour sa patrie ou la flamme de son désir.
Cet opéra revisité par le Britannique Phelim McDermott invite le public à jeter un regard nouveau sur les habitants de l’Egypte ancienne et leur culture, tout en réfléchissant au monde dans lequel nous vivons. Sa remise en question implique certains choix créatifs audacieux qui vont à l’encontre des mises en scène traditionnelles. Une marche triomphale qui ne cherche pas à cacher la vraie nature, funeste et meurtrière, de la guerre, quel que soit notre camp. Une partition magistrale à vivre avec émotion du 11 au 22 octobre au Grand Théâtre de Genève.
«Aida», Grand Théâtre de Genève, du 11 au 22 octobre, www.gtg.ch