THéâTRE • C’est une démarche singulière entreprise par l’auteur Guillaume Poix. Il a choisi comme point de départ de sa pièce La Côte d’Azur le film culte La piscine. Et plus spécialement la vedette franco-allemande Romy Schneider. De fil en aiguille, il s’est intéressé à l’ensemble de sa filmographie afin d’ouvrir son regard. Sous la forme de témoignages imaginaires, il libère la parole de l’actrice et de ses partenaires d’écran, ainsi que des personnages qu’elle a incarnés tout au long de sa carrière, dans un flux de pensée éternellement renouvelé. Dès lors, tout apparaît: la politique de l’Allemagne de l’après-guerre ou les rapports de genre.
La pièce s’apparente à un hommage poignant à une femme dont la vie s’est finie trop cruellement. Romy Schneider devient l’objet même de ce texte, le dévorant – le diluant aussi. Au fil de l’écriture, à force de vampiriser la langue, la fiction, l’architecture de la pièce, elle a d’une certaine manière disparu. Pour mieux revenir dans l’esprit des spectateurs. FB
«La Côte d’Azur», Théâtre de Poche, jusqu’au 16 décembre, www.poche---gve.ch