Le MAH se transforme en terrain de jeu artistique

  • «Recueillement» est une œuvre réalisée par Charles-Albert Angst en 1931. MAH/BETTINA JACOT-DESCOMBES

    «Recueillement» est une œuvre réalisée par Charles-Albert Angst en 1931. MAH/BETTINA JACOT-DESCOMBES

Présentée jusqu’au 27 juin, l’exposition Marcher sur l’eau doit son titre à deux références culturelles diamétralement opposées: un volet latéral du célèbre retable de Konrad Witz conservé au Musée d’art et d’histoire (MAH), où l’on voit le Christ marcher sur l’eau dans la rade de Genève, et le tube planétaire Smoke on the Water, que le groupe de hard rock britannique Deep Purple a écrit après avoir assisté à l’incendie qui a ravagé le Casino de Montreux en décembre 1971.

Mélange des genres

Ce carambolage culturel est à l’image de la démarche artistique de Jakob Lena Knebl, qui mêle sans complexe le design, la culture pop et la «grande» histoire de l’art. Abolir la hiérarchie des genres, séduire les visiteurs pour combler le vide qui les sépare des œuvres exposées, jouer sur l’identité et le corps avec humour sont autant d’objectifs cultivés par l’artiste bien décidée à proposer une expérience accessible à tous. De la salle Amam aux salles palatines, les espaces d’exposition temporaire du MAH sont devenus son terrain de jeu et les incursions dans le parcours permanent sont nombreuses (salle des Armures, salle Egypte…). Et Jakob Lena Knebl n’en est pas à son coup d’essai: le Mumok à Vienne et le Lentos Museum à Linz, en 2017 et 2020 respectivement, l’ont déjà conviée à revisiter leurs collections et à les présenter sous un nouveau jour.

Le musée genevois se distingue de ses homologues autrichiens par la variété et l’amplitude chronologique des objets et des œuvres d’art qu’il conserve. Jakob Lena Knebl a ainsi pu faire son choix dans les fonds d’arts appliqués, de peinture et de sculpture, d’arts graphiques, de mode, de mobilier, d’horlogerie ou encore d’archéologie, pour mettre en scène de surprenants mélanges des genres. 

«Marcher sur l’eau», MAH, Genève, jusqu’au 27 juin, www.institutions.ville-geneve.ch/fr/mah