Rendez-vous burlesque avec la mort

  • La pièce met

    La pièce met en scène des personnages à la fois grotesques et outranciers. DR

Tout le monde veut vivre, pièce présentée du 25 mai au 13 juin au Théâtre Alchimic, est une mise en abyme de ce qui constitue le plus grand défi spirituel inhérent à la condition humaine: accepter la mort. Cette fable comique, d’une absurdité jouissive, nous livre un tableau riche en nuances, à travers une galerie de personnages grotesques et outranciers dans une intrigue féroce, cruelle, drôle et désespérée. Un univers typique de l’écrivain israélien Hanokh Levin, l’auteur de la pièce. Invoquant une erreur administrative, le comte Pozna, «petit Roi» sans grandeur d’un royaume sans envergure au fin fond des Carpates, essaie de négocier un sursis avec l’Ange de la Mort venu le chercher dans son lit, mais qui consent à lui laisser trois jours pour trouver quelqu’un pour mourir à sa place. Sans quoi, il subira le coup fatal.

Sacrifice suprême

Amis, parents, paysans, serviteurs, Pozna part alors en quête d’un candidat au sacrifice suprême. Reste sa femme qu’il parvient à convaincre en évoquant leur première nuit d’amour. Mais trop sûr de lui, il commet une erreur fatale: séduire une comédienne de passage. Poznabella les surprend. Sa vengeance est impitoyable. Figure omniprésente dans toute l’œuvre de Levin, la mort est au centre de cette pièce pleine de dérision qui nous invite à réfléchir. Alors que la toute-puissance technologique succède aux nombreux mythes et fantasmes d’immortalité qui jalonnent notre histoire, cette «condamnation à vivre» questionne notre soif d’infini. 

«Tout le monde veut vivre», Théâtre Alchimic, Carouge, du 25 mai au 13 juin, www.alchimic.ch