Toute la magie hybride de Giuseppe Verdi

  • L’opéra de Verdi a été créé au Teatro Apollo de Rome le 17 février 1859. DR

    L’opéra de Verdi a été créé au Teatro Apollo de Rome le 17 février 1859. DR

OPÉRA • Comment finir en apothéose la saison lyrique 2018-2019 du Grand Théâtre de Genève? En allant découvrir, du 4 au 22 juin, l’opéra en trois actes Un ballo in maschera signé Giuseppe Verdi sur un livret d’Antonio Somma. Cette œuvre est tout simplement magistrale. Car elle mêle gaieté, désespoir, passion, drame, fantastique, légèreté et comique. Rien que cela. Lors de sa création au milieu du XIXe siècle, l’opéra a dû faire face aux foudres des censeurs de la ville de Naples. Ces derniers ont, à trois reprises, refusé ce livret en 1859. La raison? L’histoire s’inspire directement de l’assassinat du roi de Suède Gustave III et il était inimaginable, à l’époque, d’accepter un tel récit.
Mort et érotisme
En adaptant son œuvre aux désirs de son époque, Giuseppe Verdi est parvenu à la montrer à son public. Sur scène, les masques du bal tombent irrémédiablement, les complots, l’érotisme et la mort se croisent dans une hybridation savamment pensée. On y retrouve une sorcière dans la lignée d’Azucena, un page espiègle, messager malgré lui du fatum (fatalité), une Amelia déchirée entre sa passion amoureuse et son devoir conjugal et Renato, son époux, qui croit son honneur bafoué et tue son meilleur ami. Le spectateur est entraîné dans un récit qui ouvre la porte des chefs-d’œuvre de maturité de Verdi. 

«Un ballo in maschera», Grand Théâtre, du 4 au 22 juin, www.geneveopera.ch