THÉÂTRE • Ecrite par la talentueuse Yasmina Reza, la pièce Art débute de la manière la plus banale. Serge, un passionné d’art contemporain, invite ses deux meilleurs amis chez lui. Son souhait? Qu’ils découvrent le tableau qu’il vient d’acquérir à prix d’or. Jusque-là rien d’exceptionnel. Mais les choses vont se compliquer quand les deux invités vont découvrir l’œuvre en question: un monochrome blanc sur fond blanc! Ah mais attention, si on cligne des yeux, il est possible d’apercevoir de fins liserés blancs transversaux. C’en est trop pour Marc et Yvan, leur ami Serge serait-il devenu fou?
Amitié fragilisée
C’est à ce moment-là que l’intrigue s’emballe. S’ensuit un cataclysme fait d’incompréhensions, de jugements hâtifs et de débats sans fin. Au point de fragiliser cette belle amitié qui unit les trois compères. Le spectateur se régale durant près de deux heures, en oubliant peut-être que lors de sa création en 1994, la pièce avait suscité la polémique. En effet, elle concentrait à l’époque les désaccords qui agitaient le monde de l’art contemporain. Exactement vingt-cinq ans plus tard, le texte de Yasmina Reza n’a rien perdu de sa superbe. En mettant à nu les faiblesses des personnages masculins, Art symbolise un jeu de massacre habile interprété de manière magistrale par trois acteurs de renom: Charles Berling, Jean-Pierre Darroussin et Alain Fromager.
«Art», Bâtiment des Forces Motrices, Genève, mercredi 6 mars à 20h30, www.bfm.ch