«Transition climatique»: le vide sidéral!

VOCABULAIRE • C’est incroyable, dans l’univers fantasmatique des Verts, ce qu’on peut «transiter»! Eh bien, transitons! Mais avec, au fond de nos valises, un puissant élixir d’esprit critique sur le sens des mots.

  • La rénovation d’immeubles au nom de la «transition énergétique» coûte une fortune à l’Etat. AMM

Pour décrypter la politique, il faut commencer par se plonger dans les mots. Les hommes et les femmes politiques parlent. Ils émettent des mots, les choisissent, doivent donc en être tenus pour responsables. Il arrive souvent que leurs mots soient des slogans. Des étiquettes. Des griffes marketing, choisies par les partis pour marquer les consciences. Lorsque des formations atteignent ce niveau-là de l’action politique, où on lance des marques comme des savonnettes, la moindre des choses, pour les citoyens, c’est de décortiquer le procédé. C’est cela, exactement, qui doit être enseigné aux élèves de tous les âges: apprendre à décoder la part de propagande que peut déceler tout acte de parole, qu’il soit politique ou commercial.

Un mot peu excitant

Des marques, comme des savonnettes! Tous le font. A commencer, et c’est un délicieux paradoxe, par ceux qui, les premiers, nous invitent à juste titre à la maturité dans les choix de consommation: les Verts. Parce qu’ils veulent être le parti de l’exigence critique, ils ne nous en voudront pas d’appliquer ce principe à leurs propres choix lexicaux. A commencer par l’absolu mantra, le vocable surgi du grimoire: le mot «transition». Pour d’insondables raisons, interstellaires ou peut-être simplement intestinales, les Verts ont érigé la «transition», mot moyen, peu excitant en soi, fort peu séduisant, en panacée. Transition climatique. Transition écologique. Transition énergétique. C’est incroyable, dans l’univers fantasmatique de ce parti, ce qu’on peut «transiter». A croire que la vie ne serait qu’un incessant voyage, ferroviaire bien entendu, une mobilité douce de la conscience, entre le néant du départ et celui de l’arrivée. On ne sait pas où on va, mais peu importe: on transite!

Gare aux mots de la propagande!

Eh bien, transitons! Cachons dans nos valises quelques poudres d’élixir, celui de la lucidité. Et appliquons notre sens critique à trouver ce qui, derrière ce mot providentiel, «transition», pourrait bien se nicher. Politiquement, à Genève, des exigences de milliards! Il faudrait, de toute urgence, débloquer des sommes astronomiques pour la «transition énergétique», la «transition climatique». L’Etat n’a pas de budget pour 2022, notre dette est abyssale et pulvérise le record suisse, nous n’avons plus d’argent, mais il faudrait immédiatement investir des fortunes gigantesques pour la «rénovation des immeubles». La Cour des Comptes, dans un rapport qui fera date, vient de nous démontrer à quel point la «transition énergétique», appliquée aux deux millions de mètres carrés de bâtiments détenus par l’Etat, n’était pour l’heure qu’une coquille vide. On brandit des mots, comme des slogans. On décrète, d’une Encyclique, «l’urgence climatique». On réclame, sur le champ, des milliards. Mais derrière, rien. Le néant. Le vide sidéral. Des mots, toujours des mots. Il fallait une fois que ces choses-là fussent dites. Nous tous, citoyennes et citoyens, refusons les mots de la propagande. D’où qu’elle vienne. Surtout si elle surgit du camp du Bien.