THÉÂTRE • La nouvelle scène Caecilia (ancien théâtre de paroisse) s’ouvre sur trois spectacles qui se jouent en ce début d’année sous le titre de l’Hiver à Caecilia.
Trahisons (jusqu’au 28 janvier) de Harold Pinter débute cette trilogie. Dans la pièce du Prix Nobel de littérature 2005, il est question d’adultère. Voilà le mari, la femme et l’amant réunis sur les planches. Mais l’auteur ne marche pas dans les pas de Guitry ou Feydeau. Ici les personnages ont quelque chose d’effrayant et de bien réel. Connu du public genevois, le metteur en scène Valentin Rossier, dissèque avec dextérité le paradoxe des relations humaines en oscillant entre l’ironie, le drame, les mensonges et la recherche de bonheur.
Troisième nuit de Walpurgis (du 31 janvier au 4 février), écrit par Karl Krausen 1933, décrypte l’installation du nazisme dans les esprits. Pour mieux dénoncer cette nuit sans fin – celle de Walpurgis – dans laquelle l’Allemagne sombre, Karl Kraus fait appel à Shakespeare et au Faust de Goethe. Interprète et metteur en scène, José Lillo exploite toutes les possibilités d’incarnation que lui offre le monologue. Il pianote sur la gamme de l’humour, la grandiloquence institutionnelle et s’éteint devant l’ampleur du désastre.
Enfin, Poussette (7 au 18 février) de Simon Romang et Florence Annoni évoque la grossesse, une histoire à deux ou plus. Quand on attend un enfant, le monde entier se transforme en spécialiste du sujet et s’octroie la légitimité de dispenser des conseils. C’est en puisant dans son propre vécu que Simon Romang a construit la pièce en la truffant d’anecdotes savoureuses.
Scène Caecilia rue Carteret 23. Réservation: http://caecilia.goshow.ch ou par email: spectacles@scenecaecilia.ch