Uber contre l’Etat: victoire? Vraiment?

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«Une victoire historique qui fera date dans l’ensemble du pays», c’est par ces mots forts que le département de l’Economie et de l’Emploi (DEE) a annoncé vendredi la décision du Tribunal fédéral de rejeter le recours d’Uber.

Et donc de considérer, en substance, que les chauffeurs Uber actifs à Genève sont liés à «Uber B.V.» par un contrat de travail. Ce qui fait d’Uber leur employeur.

La conseillère d’Etat Fabienne Fischer crie victoire. Les taxis lui emboîtent le pas, trop contents de ce coup dur à la concurrence. Mais, si certains s'autoproclament grands gagnants, qui sont les perdants?

Les premiers sont à n’en point douter les chauffeurs Uber. Certes, sur le papier, leurs contrats de travail doivent être revus et ils peuvent désormais faire valoir leurs droits en matière d’assurances-sociales ou encore prétendre à un salaire minimum brut de 23,27 francs de l’heure.

De quoi faire d’eux des employés mieux protégés… Mais surtout des chauffeurs sans boulot… Et qui plus est dans l'impossibilité de s’inscrire comme demandeur d’emploi, puisque n’ayant pas cotisé.

Privés de salaires et de droits au chômage, il y a fort à parier qu’ils seront plusieurs à se retrouver à l’hospice. Une conséquence en chaîne qui pourrait bien coûter cher… à l’Etat. Vous avez dit gagnant?