Un chien ou un chat: le meilleur des médicaments?

ZOOTHÉRAPIE • Grâce aux nombreuses recherches sur le sujet, les animaux sont désormais reconnus comme des outils thérapeutiques pouvant intervenir dans le cadre de nombreuses maladies.

  • Dans les hôpitaux, les écoles, les maisons de retraite ou encore les prisons, la zoothérapie intervient. ISTOCK/CITY PRESSE

    Dans les hôpitaux, les écoles, les maisons de retraite ou encore les prisons, la zoothérapie intervient. ISTOCK/CITY PRESSE

Il n’est désormais plus rare de voir passer un toutou dans le service pédiatrie d’un hôpital, ni même dans les couloirs d’une maison de retraite. Pour cause, les animaux, preuves scientifiques à l’appui, sont de plus en plus reconnus comme des atouts thérapeutiques efficaces pour aider à la guérison de nombreuses maladies. Si le concept de la zoothérapie n’est pas nouveau, il tend à se démocratiser largement pour notre plus grand bien-être…

La genèse de la zoothérapie

Si le terme peut paraître un peu alambiqué, la zoothérapie désigne simplement les interventions thérapeutiques et les activités réalisées avec l’assistance d’un animal. On parle aussi de «médiation animale». Assez peu connue du grand public, cette pratique n’est pourtant pas nouvelle: on l’utilisait déjà au XIXe siècle en traitement complémentaire pour aider les malades mentaux ou les personnes ayant vécu un traumatisme.

A la fin des années 1950, le psychiatre new-yorkais Boris Levinson, qui traitait un enfant autiste, se rend compte que son jeune patient, au contact de son chien, sort de son repli et de son mutisme. Dès lors, le médecin fera participer des chiens et des chats à ses séances de thérapie, inventant ainsi la «psychothérapie assistée par l’animal».

Dans les années 1980, les travaux et les recherches sur le sujet se multiplient. Les chercheurs américains commencent à s’intéresser à la réduction du stress provoquée par la présence d’un animal. On se rend compte qu’en caressant un chien ou un chat, la pression sanguine et la tension artérielle diminuent fortement.

Les fabuleux pouvoirs des animaux

Aujourd’hui, les études sur les bienfaits de ces méthodes se comptent par centaines et les chercheurs sont unanimes sur le fait que la relation homme-animal contribue à augmenter l’estime de soi, à se sentir utile et moins déprimé lorsqu’il s’agit de surmonter un moment difficile. Il a également été prouvé que les animaux sont des réducteurs de stress, qu’ils permettent de sortir de l’isolement, notamment pour les personnes âgées, et nous aident à exprimer nos émotions.

En zoothérapie, on utilise donc beaucoup d’animaux de compagnie très différents. Le chien, bien sûr, pour sa relation particulière et son obéissance à l’homme, est le plus sollicité. Mais la médiation animale fonctionne aussi très bien avec les chats (on connaît aujourd’hui les nombreuses vertus du ronronnement) et les animaux de la ferme comme les cochons et les vaches. La tendance de l’équithérapie met aussi le cheval à l’honneur. C’est en effet un véritable médicament, notamment dans le traitement de la dépression et de l’autisme chez l’enfant. Dans tous les cas, l’animal choisi doit être rassurant pour le patient et attiser sa curiosité pour qu’une relation privilégiée se noue et que la thérapie fonctionne.

Pour qui, pour quoi ?

On l’aura compris, la zoothérapie a un large spectre. Elle s’adresse aussi bien aux enfants qu’aux adultes et se révèle efficace dans les cas de handicap physique (polyhandicapés, accidentés, non-voyants, malentendants, personnes souffrant de troubles neuromusculaires…), mais aussi psychique (autisme, troubles psychiatriques, dépression, troubles alimentaires…).

Elle est en outre de plus en plus utilisée dans le cadre d’un traitement contre le cancer pour retrouver l’estime de soi, et chez les personnes âgées pour lutter contre les maladies neurodégénératives telles qu’Alzheimer. Enfin, elle fait des miracles chez les enfants qui ont des difficultés d’apprentissage ou chez les jeunes délinquants.