Un épisode burlesque? Non: une agression!

ENTARTAGE • De grâce, qu’on nous épargne le cinéma muet! L’acte commis par des encagoulés contre Céline Amaudruz n’a rien de drôle. Ses auteurs doivent être identifiés. Et sanctionnés.

  • Une dizaine d’individus masqués ont pénétré à l’intérieur d’Uni Mail pour tenter d’entarter  la conseillère nationale Céline Amaudruz. MP

    Une dizaine d’individus masqués ont pénétré à l’intérieur d’Uni Mail pour tenter d’entarter la conseillère nationale Céline Amaudruz. MP

Le 21 décembre dernier, la conseillère nationale Céline Amaudruz, présidente de l’UDC genevoise, a été victime d’une tentative d’agression, alors qu’elle était présente à un débat, au sein de l’Université de Genève. Un commando encagoulé a déboulé, tentant l’exercice de l’entartage (ndlr: comme l’a révélé le GHI sur son site le 24 décembre 2022). Personne, apparemment, n’a entrepris de retenir les membres de ce sympathique corps expéditionnaire, qui semble avoir pu quitter les lieux aussi sereinement qu’il y était parvenu. Je vous passe les messages d’insultes proférés à l’encontre de l’élue, et la menace de réitérer, le jour venu.

Manque de courage

A l’Université de Genève, comme d’ailleurs à celle de Lausanne, la menace de censure opérée sur des personnes invitées à un débat, ou à donner une conférence, ne vient pas d’en haut. Elle ne vient pas du rectorat, ni d’un quelconque mandarinat d’antique Sorbonne. Non, elle vient de la base! Des «collectifs» masqués surgissent, agressent, menacent. Et surtout, ils prennent la porte de la sortie, sans être inquiétés le moins du monde, ce qui dénote au passage un singulier manque de courage du quidam moyen venu assister à une causerie au sein de l’Alma Mater!

Peu de réactions

La suite, vous la connaissez: peu de réactions, dès le premier jour, pour prendre la défense de la conseillère nationale et condamner l’agression. Tout au plus quelques plumes, dont celle de votre serviteur. Sinon, le silence. A la gauche de la gauche, une réaction hallucinante: celle de la conseillère nationale Stefanie Prezioso, qui relativise l’épisode à un tel point qu’elle en vient à évoquer le burlesque du cinéma muet, vous savez celui des tartes à la crème, dans les films de Chaplin, Harold Lloyd, Buster Keaton, Laurel et Hardy. De la part d’une collègue de Céline Amaudruz à la Chambre du peuple, on aurait pu attendre un minimum de solidarité.

Triste image de l’autorité

Le Rectorat? Il donne l’impression d’avoir peur. Il a tardé à réagir, là où il fallait immédiatement donner le signal de la fermeté. La cheffe du Département de l’instruction publique Anne Emery-Torracinta? Elle aura mis plus de deux semaines à condamner l’agression, et encore elle ne le fait que sous la pression de quelques plumes. Triste image de l’autorité: apeurée, hésitante, atermoyante. L’Etat de droit mérite mieux. Il faut le dire très clairement. Nous ne sommes pas dans l’épisode burlesque d’un film muet, avec le pianiste dans la salle, au milieu des rires du public. Nous sommes dans la énième tentative de muselage de la liberté d’expression, non par l’Université, mais par des anonymes n’ayant même pas l’élémentaire courage de montrer leur visage. Et ces gens, on les laisse déguerpir! Pas un seul spectateur pour les immobiliser, en attendant l’arrivée d’un service d’ordre. Et nos joyeux drilles qui prennent la poudre d’escampette. Et un sombre «collectif» qui promet de revenir à la charge.

Imaginez les réactions si une personnalité de gauche, Mme Prezioso par exemple, avait subi la même agression de la part d’encagoulés classés à droite. Mais on aurait hurlé au coup d’Etat! Alors maintenant, la plaisanterie a assez duré: on rétablit l’Etat de droit. Très vite. Et sans faillir.