Une femme vit sur un banc à Port-Choiseul

  • Depuis des mois, la jeune femme dort dans son abri de fortune devant Port-Choiseul. TR

    Depuis des mois, la jeune femme dort dans son abri de fortune devant Port-Choiseul. TR

PRÉCARITÉ • Une grosse bâche, un chariot de l’aéroport et des sacs en plastique. En arrivant à Port-Choiseul, à Versoix, impossible de rater le campement de fortune installé sur un des bancs qui font face aux bateaux. C’est là qu’une jeune femme a élu domicile. Elle fait des allers-retours entre la fontaine toute proche et les pontons du port, où elle s’assied pour lire. Discrète et souriante, elle n’a pas souhaité répondre à nos questions. «Cela fait plusieurs mois que cette personne s’installe ici. C’est vraiment surprenant que les autorités ne fassent rien», s’étonne Benoît, qui vient régulièrement se promener sur les rives du lac. «Pourquoi ne pas la reloger dans un lieu prévu pour ces situations? C’est indigne de la laisser vivre ici comme cela», ajoute le retraité.

Privatiser les bancs publics?

Face à cette situation, les passants s’interrogent. «Ici, il n’y a pas beaucoup de bancs ombragés. Cela arrive souvent que nous ne puissions plus nous asseoir», regrette une mère de famille, à la recherche d’un endroit pour pique-niquer avec ses enfants. «Je comprends que cette personne soit dans la détresse, mais on ne peut pas laisser tout le monde privatiser les bancs publics», estime-t-elle.

Contactée, la Mairie de Versoix se dit au courant de cette situation. «La police municipale vérifie périodiquement la présence de cette personne et s’enquiert de son état de santé. Elle a été contrôlée plusieurs fois par les agents», indique le secrétariat général.

«Que voulez-vous qu’on fasse?»

Comment expliquer que rien ne bouge? «Que voulez-vous qu’on fasse? Elle a le statut de touriste et peut rester ici, comme tout le monde», répond la Municipalité.

Le secrétariat général affirme lui avoir proposé plusieurs solutions, notamment en l’orientant vers les services d’hébergement. Toutes ont été refusées par l’intéressée. «Cette personne a fait le choix de vivre ainsi, nous ne pouvons pas l’obliger à partir. Pour l’heure, nous n’avons pas eu de demande d’aller la déloger. A ce stade, nous ne considérons pas qu’il s’agit d’une priorité».

De quoi étonner les personnes qui fréquentent le port. «C’est de l’occupation du domaine public, ni plus ni moins. Si la Mairie ne fait rien, chacun de ces bancs risque d’être occupé par un sans-abri. Et nous ne pourrons même plus nous asseoir ici. C’est lamentable,» conclut Benoît.