Une idée novatrice pour aiguiser l’appétit des aînés

GASTRONOMIE • La Maison de Retraite du Petit-Saconnex met les petits plats dans les grands pour attiser l’appétit de ses pensionnaires. Explications.

  • Plus vrais que nature, les aliments mixés retrouvent leur forme initiale. MRPS

    Plus vrais que nature, les aliments mixés retrouvent leur forme initiale. MRPS

Parmi les 220 résidents qui logent dans l’Etablissement médico-social (EMS) du Petit-Saconnex, une soixantaine éprouve des difficultés à déglutir. Impossible dès lors de servir des menus traditionnels. Ces mets sont donc préalablement passés au mixeur et proposés sous forme de purée. Mais voilà, ce n’est à la longue pas particulièrement attractif. Que faire? Les cuisiniers de l’institution ont eu l’idée de reconstituer l’aliment broyé. Ainsi, la carotte écrasée est placée dans un moule. De quoi lui redonner la forme d’une carotte. Il en va de même pour chaque légume, féculent, viande ou poisson.

Cette nouvelle pratique offre maints avantages. Tout d’abord, le plat ainsi présenté est plus appétissant et stimule la prise alimentaire en jouant sur les formes et les couleurs. Ensuite, comme le contenu de chaque assiette a la même apparence pour tous les résidents, nul ne se sent isolé du groupe.

«La malnutrition est un fléau chez les aînés»

Résultat, depuis la mise en œuvre de cette nouvelle technique, de nombreuses personnes âgées ont redécouvert le plaisir de s’alimenter. Dès lors, l’EMS du Petit-Saconnex a décidé de dédier plusieurs de ses cuisiniers à cette tâche. «Il est essentiel pour nous d’apporter un soin encore accru à cette prise en charge», explique Philippe Cugniet, en charge de la communication de la maison de retraite. Et d’ajouter: «La malnutrition est un véritable fléau chez les aînés (ayant des troubles de la déglutition). Elle l’est encore davantage pour les personnes qui ont des difficultés à pouvoir absorber de la nourriture. Il faut en effet savoir que la moyenne d’âge des pensionnaires est de plus de 89 ans. Nous avons la chance de disposer d’une brigade de cuisiniers qui réalisent en nos murs les repas en utilisant des produits frais du terroir. Ce pas de plus en direction des personnes plus fragiles s’inscrit dans notre volonté d’améliorer constamment le bien-être des résidents.»