Une morille pour la planète

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TRANSITION ÉNERGÉTIQUE • Comment rendre l’immobilier plus durable? Voilà la question posée lors d’un événement privé organisé dernièrement par une grande banque de la place. Il réunissait un parterre de dirigeants financiers, politiciens et quelques journalistes triés sur le volet. La crème de la crème. Et que des mecs. Parce que, comprenez, c’est une affaire sérieuse. D’autant plus que le secteur immobilier, à lui seul, représente 24% des émissions de CO2 dans notre pays.

Ainsi donc, ces messieurs ont phosphoré avant de partager un repas concocté par un grand chef. Qu’en est-il ressorti? Eh bien, des éléments fort intéressants! Comme le rappel de quelques dures réalités, soulignées à cette occasion par le responsable d’un fonds de pension: «Notre rôle premier, et notre raison d’être, dit-il, est le versement des rentes et non la diminution des émissions de CO2.» Voilà qui a le mérite d’être clair. Un autre d’ajouter que sans la prise en considération de toute la chaîne de production immobilière, du ciment à l’énergie, rien ne sert de courir.

De ces constats partagés, dont un fort sentiment d’impuissance, quelques pistes ont été suggérées. Et l’une des plus prometteuses concernait le rôle de l’Etat. Celui-ci, a-t-on dit, devrait renforcer les incitations, bien sûr, mais aussi et surtout les sanctions pour espérer un réel changement. Venant de représentants ultralibéraux, c’est plutôt cocasse. Fort heureusement, le repas n’était servi qu’après. J’aurais risqué de m’étouffer avec une morille.