Avez-vous déjà essayé de garer votre scooter à proximité de la gare Cornavin? Ou votre moto au Bourg-de-Four? Pas toujours simple de trouver une place… Résultat: il n’est pas rare de voir des deux-roues motorisés parqués sur le trottoirs ou sur des emplacements non autorisés.
Si une certaine tolérance était de mise, les autorités cantonales ont annoncé que «dès novembre, les agents de la Fondation des parkings contrôleront et verbaliseront les deux-roues motorisés mal stationnés dans le cadre de leurs rondes régulières.»
Un non sens aux yeux du conseiller municipal en Ville de Genève, Maxime Provini. L'élu PLR réclame un statu quo et la création de places de parking supplémentaires. «Si la seule solution, c’est d’amender, l’Etat ne joue pas son rôle», estime-t-il. Rappelant que le montant de l’amende est de 120 francs, il dénonce «une mesure injuste et disproportionnée au regard des utilisateurs d’autres types de moyens de transport et en opposition avec la loi cantonale sur une mobilité cohérente et équilibrée (LMCE) votée par une large majorité du peuple genevois en 2016». Pour faire entendre ce message, le conseiller municipal a lancé une pétition sur les réseaux sociaux dimanche soir. Celle-ci a dépassé les 500 signatures en 24 heures.
Interrogé par nos soins, Roland Godel, porte-parole du Département des infrastructures (DI) rappelle que la volonté du conseiller d’Etat Serge Dal Busco n'est pas de «stigmatiser un type d'usagers, mais tout simplement de rétablir le respect de la loi. Le procureur général a plusieurs fois alerté, à juste, titre au sujet de l'illégalité du stationnement des motos sur les trottoirs et rappelé qu'il ne saurait être question d'une quelconque tolérance».
Mauvaises habitudes
Sur la question de l’insuffisance du nombre de places, Roland Godel avance les chiffres suivants: «Suite à des analyses de terrain effectuées en 2019, environ 1600 nouvelles places moto sur voirie ont été créées, de manière à répondre aux besoins. Elles s'ajoutent aux 2600 places créées entre 2014 et 2018. Par ailleurs, ces dernières années, environ 600 places ont été réalisées en ouvrage et sont disponibles à des tarifs avantageux (soit un franc pour 3 heures).»
Et d’ajouter que les motards et scooteristes doivent «perdre la mauvaise habitude du "porte à porte" qui a été prise par trop d'usagers qui se parquent exactement devant le lieu où ils doivent se rendre en utilisant la commodité du trottoir.»
S’il est d’accord de faire quelques pas, Maxime Provini reste persuadé qu’«assurer comme le prétend le DI que suffisamment de places ont été créées ces dernières années semble exagéré. D’autant que le nombre de deux-roues ne cesse d’augmenter, sachant que selon les statistiques cantonales, au 31 décembre 2019, il y en avait plus de 57'000 enregistrés dans le canton.»