Utérus sur pattes

DISCRIMINATION • Les initiatives se multiplient dans les entreprises de services pour offrir un meilleur environnement de travail à leurs employés. L’objectif est double: assurer leur épanouissement au bureau (avec un gain de productivité), tout en attirant et conservant les talents qui se font de plus en plus rares. Certaines actions, proposées de bonne foi, peuvent toutefois déboucher sur des dérives.

Nombre de mesures sont déjà appliquées avec des résultats contrastés: la lutte contre les inégalités, la semaine de quatre jours, l’intéressement des salariés au bénéfice ou le droit à la déconnexion en dehors des heures de bureau. D’autres, comme la «déconstruction des minorités» sont plus énigmatiques.

Dans ce flot de bonnes volontés, voici l’idée lancée par un jeune dirigeant romand: il envisage de majorer de 20% le salaire des mères travaillant dans sa société pour «soutenir l’éducation» de leurs enfants. La proposition en a choqué plus d’une.

Dans ce cas, le revenu serait en partie basé sur le bon fonctionnement, ou non, d’un utérus avec, pour conséquence directe, la discrimination de celles qui ne peuvent ou ne veulent pas avoir d’enfants. Une mesure qui formaliserait aussi, sur le lieu de travail, la pression sociale subie par les femmes. «Alors, c’est pour quand?» Faudrait pas traîner! Surtout avec une telle valorisation (salariale) à la clé.