Les vendanges approchent. Ce sera dès le 20 septembre pour les vins mousseux et dès la première quinzaine d’octobre pour les autres. Mais, vu les pluies abondantes des derniers mois, le mildiou s’est propagé dans les vignes genevoises. De quoi impacter la récolte. Alexandre de Montmollin, directeur de service à l’Office cantonal de l’agriculture et de la nature, fait le point.
GHI: Comment se porte la vigne genevoise en cette fin d’été?
Alexandre de Montmollin: Les conditions météo actuelles, sèches, sont très favorables en cette période de maturation des raisins. Les vignes sont en ce moment en pleine véraison, soit le stade où les raisins changent de couleur et passent du vert au rouge. Dans l’ensemble, les vignerons genevois s’en sortent plutôt bien après une année compliquée, surtout à cause du mildiou.
– Qu’est-ce que le mildiou? Comment expliquer son apparition? C’est une maladie provoquée par un champignon (plasmopara viticola). Elle se développe dans les tissus verts de la vigne. Le mildiou est présent chaque année de manière plus ou moins importante, en fonction des conditions météorologiques. Cet été, les précipitations ont particulièrement favorisé son développement.
– Comment lutter contre ce champignon? La lutte commence par des mesures préventives, par exemple en choisissant des cépages plus ou moins sensibles à la maladie en fonction de la parcelle. Il faut aussi procéder à des cisaillages mécaniques réguliers des rameaux atteints ainsi qu’à un effeuillage… Enfin une protection phytosanitaire est nécessaire, par l’application de fongicides comme le cuivre. Grâce à la topographie en pente douce du vignoble genevois, les possibilités de mécanisation permettent des interventions plus rapides et ciblées.
– Quel est l’impact du mildiou? Des cépages sont-ils plus touchés? La maladie peut s’attaquer aux feuilles – on parle de «taches d’huile» – et aux grappes – alors appelée «rot brun». Son évolution peut aller jusqu’à la destruction complète de la récolte. Les cépages comme le viognier et la syrah sont considérés comme moins sensibles que le merlot et le chardonnay par exemple. Les nouveaux cépages comme le divico et le divona ont démontré leur aptitude de résistance naturelle au mildiou.
– Du coup, cette année, la récolte sera catastrophique? Non, il y aura de la vendange cette année! Mais certaines parcelles et cépages ont été localement très fortement touchés. Au niveau cantonal, la quantité de récolte sera probablement en dessous de la moyenne décennale, mais les quantités sont particulièrement difficiles à estimer vu l’hétérogénéité des parcelles.