A visage humain

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C’est un fait, la crise sanitaire et ses contraintes nous ont obligés à changer dans l’urgence et en profondeur notre façon de produire et de consommer local. Un mal pour un bien.
Avec la fermeture des frontières, la vente directe et les circuits courts ont explosé. De mémoire d’expert des produits du terroir, même s’il faut savoir raison garder, «jamais» les producteurs genevois n’ont accueilli autant de clients locaux. Rarement, il y a eu autant d’échanges entre la population et «ses» agriculteurs, paysans et vignerons (lire ci-contre).
Pour valoriser les produits genevois, de très belles choses ont été réalisées. Pêle-mêle, le lancement de bons du terroir qui offrent 20% de réduction sur vos salades, tomates, fromages et autres bonnes bouteilles de vin, la multiplication des caves ouvertes le samedi qui progressivement devient un jour de travail comme un autre pour les producteurs, la création d’espaces de vente à la ferme plus accueillants et à visage humain…
Autant de belles initiatives qu’il faut mieux faire connaître et, surtout, pérenniser. Car valoriser la consommation locale auprès des habitants du canton et soutenir les producteurs et commerçants genevois restera pertinent et nécessaire même après la pandémie. 
Cela mérite sans doute d’intensifier les campagnes de promotion et de revoir à la hausse les budgets consacrés au consommer local. D’adapter aussi la législation et l’action politique. A n’en pas douter, il y a dans ces domaines encore des marges de progression. Tout comme dans celui des prix.
Cerise sur le gâteau à la farine locale, réussir cette transition solidaire de manière durable a d’autres avantages importants. Elle offre notamment un nouveau marché à nos agriculteurs et leur permet de vivre un peu mieux de leur dur labeur. Ecolos ou non, elle nous rend aussi un peu plus vertueux.
Consommer local réduit en effet l’empreinte carbone, les risques environnementaux et la pénurie des ressources. Le tout en favorisant les emplois et l’inclusion sociale.
Difficile de faire mieux, non…