Vous allez nous les nettoyer, ces écoles!

INSTRUCTION PUBLIQUE • Pas d’argent, pas de nettoyage d’été de nos écoles. Ils ont osé cette équation, ce chantage! Il faut identifier les responsables. Les sanctionner. Et placer l’autorité élue qui les couvre face à ses responsabilités.

  • Il n’y aurait pas assez d’argent pour procéder à la plus élémentaire mesure d’hygiène entre deux années scolaires. 123RF

    Il n’y aurait pas assez d’argent pour procéder à la plus élémentaire mesure d’hygiène entre deux années scolaires. 123RF

Renoncer au grand nettoyage d’été de nos écoles genevoises, faute de moyens. Rien que ces quelques mots suscitent, auprès des citoyens et des contribuables, la colère la plus dévastatrice. Et la rage, partout dans le canton, de Céligny à Chancy, de Jussy à Satigny, de donner au petit monde qui nous gouverne un phénoménal coup de balai. C’est la Tribune de Genève qui révèle l’affaire, vendredi 13 mai. Il n’y aurait pas assez d’argent pour procéder, entre deux années scolaires, à la plus élémentaire mesure d’hygiène: faire à fond les classes, les couloirs, les toilettes, les locaux de gymnastique, les réfectoires de nos bâtiments scolaires.

Crier sa colère

A ce niveau de scandale, on n’a même plus envie de savoir si la responsabilité incombe à l’Instruction publique, aux Infrastructures, aux deux, au Conseil d’Etat dans son ensemble. Non. On a juste besoin de crier sa colère. D’aucuns, avant moi, l’ont fait depuis vendredi. Eh bien, continuons: cette décision, d’une mauvaise foi inimaginable, est tout simplement inacceptable. Non seulement il va falloir nettoyer à fond les écoles, mais aussi les Ecuries d’Augias chez nos bureaucrates, nos apparatchiks, et certains de nos élus. En clair, l’origine de ce chantage (pas d’argent, pas de nettoyage) doit être identifiée. Ses responsables, sanctionnés. L’autorité politique l’ayant couvert, placée devant ses responsabilités.

Nous, les citoyennes et citoyens, et notamment les contribuables, tondus comme dans aucun autre canton pour engraisser un Etat-mammouth, nous devons nous montrer sans la moindre indulgence par rapport aux lascars ayant laissé courir l’équation: «Pas de moyens, pas de propreté à la rentrée». S’ils veulent se lancer dans une carrière de maîtres-chanteurs, qu’ils aillent chanter Wagner, à Nuremberg.

Un argument nauséabond

«Pas de moyens»! Mais on se fout de qui, là? Faut-il rappeler ici le budget mirobolant du Département de l’instruction publique, ou, d’une manière générale, de l’ensemble de la machine d’Etat à Genève? Faut-il évoquer la lourdeur de l’administration, le poids de l’appareil et des états-majors, l’utilité fort relative de certains services de recherches, la liturgie pétrifiée des habitudes? Faut-il revenir sur les innombrables affaires qui ont plombé le Département pendant cette législature, malaise chez les directeurs de Collèges, Foyer de Mancy, etc. Mais surtout, l’argument nauséabond du manque d’argent: un milliard de plus de rentrées financières à l’Etat l’an dernier, train de vie inconsidéré de la fonction publique, de loin la plus onéreuse de Suisse par habitant. Et il n’y aurait pas de quoi nettoyer nos écoles, après deux années Covid, cet été? Foutaise. Et je pèse mes mots.

Le scandale, c’est celui de l’éternel chantage au manque d’argent, qui suinte la vengeance face à de récents combats budgétaires perdus, alors que des ressources financières, l’Etat de Genève en dispose, beaucoup plus que n’importe lequel des 25 autres cantons. Plus jamais les citoyens, plus jamais les contribuables, les cochons de payeurs de ce canton, ne doivent laisser passer une affaire de ce genre. Il faudra un grand nettoyage. Et pas seulement dans les écoles.