Un ami me regarde droit dans les yeux et me lance du tac au tac: «M’en fous de la mort, elle ne me concerne pas. Je suis immortel!» Il est sérieux, presque irrévérencieux. Je reste sans voix. Qu’y a-t-il à dire ou à répondre? Rien. C’est son avis et son droit de penser cela. Nous sommes passés à un autre sujet, plus rassembleur apparemment: la météo, maussade.
Puis, plus tard, j’ai réfléchi à sa réaction. Ou il a peur de la mort ou il pense sincèrement être immortel. S’il redoute de passer à trépas, aurait-il fallu que je le lui balance en pleine figure? Non, évidemment. Aurait-il fallu que l’invite à en parler? Peut-être. Mais j’étais tellement stupéfaite que je n’ai pas eu ce réflexe. Et même si nous mourrons tous un jour, il y a une part d’immortalité en nous, puisque notre souvenir perdure dans le cœur de ceux qui restent… Alors, finalement n’a-t-il pas raison?
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