Familière des Neuchâtelois, cette balade pourrait bien constituer la surprise de l’été pour tous les vacanciers, amateurs de sentiers pédestres romantiques. Le site est si attrayant – avec ses ponts, grottes et tunnels – que l’on hésite à en parler, par crainte d’y générer la même saturation qu’au voisin Creux-du-Van, victime de sa médiatisation.
Ici, l’énergie de la nature exulte à travers vergers, forêts, cascades et autres roches immenses, couvertes de bryophyte fluorescente. «Sur la rive, les enfants s’amusent à repérer d’étranges cailloux dont ils font collection. Il faut calmer leur ardeur, sinon leurs chambres se transformeraient en musée géologique!», s’amuse ce couple venu de la région lémanique pour un pique-nique bucolique.
Le décor
La rivière traverse les gorges dans un grondement parfois assourdissant. En s’élançant vers le plateau, les masses d’eau en provenance du Jura ont creusé de profondes entailles. Clou du spectacle, la passerelle du gor de Brayes domine le gouffre pris en étau entre les parois abruptes. Une fois ce goulet franchi, le paysage s’apaise comme par enchantement, et le vacarme de l’Areuse consent à réhabiliter le chant des oiseaux.
De part et d’autre, la forêt n’est pas considérée que dans sa fonction économique. Elle sert aussi d’espace pour les loisirs. Son entretien vise à maintenir la diversité des essences, avec un mélange d’espèces locales. L’humidité et l’ombre favorisent le développement de fougères et de mousses. Ces plantes témoignent des premières formes végétales terrestres.
Baignade
La touffeur de l’été suggère un petit plongeon dans le lac, au terme de la marche à pied. A l’arrivée, Bevaix saura vous rafraîchir dans un cadre plaisant. Une buvette propose des soirées animées. On y déguste des crus et des poissons qui font honneur au terroir.
Le village de Noiraigue dans le Val de Travers est le point de départ de la randonnée. A partir de la gare, l’entrée supérieure aux gorges de l’Areuse n’est qu’à environ 1 km.