Bien sûr, on peut viser la cité staviacoise pour une randonnée bucolique le long de la rive sud du lac de Neuchâtel. On peut aussi s’offrir un parcours-découverte à travers les hauts lieux de la ville, répartis en une quinzaine de postes commentés sur smartphone grâce à des codes QR (en trois langues: français, allemand, anglais).
Il faut surtout visiter le musée – sis dans une belle bâtisse du XVe siècle - pour sa collection d’armes et son ensemble d’objets historiques relatifs à la vie quotidienne. Mais le dessert se situe dans la dernière salle. Sa renommée a largement dépassé nos frontières, à en juger par sa présence sur les réseaux sociaux.
Imaginez une tribu de 108 grenouilles collectées au milieu du XIXe siècle par un certain François Perrier, ancien officier subalterne au Vatican et taxidermiste à ses heures! Si la naturalisation de la faune connaissait un véritable engouement à cette époque, elle visait généralement à préserver des spécimens rares ou en voie de disparition. A Estavayer, elle fait figure de satire sociale, un peu dans l’esprit des fables. Ainsi, une amusante mise en situation présente les batraciens à un banquet électoral où ils semblent plus intéressés à se baffrer qu’à écouter les discours. En famille, chez le barbier, à l’école ou à l’armée, le décor s’accompagne de tout un mobilier miniature et de multiples accessoires; une réalisation qui témoigne d’un étonnant savoir-faire au service des ressorts classiques du comique, voire du fantastique.
Un mystère
Les procédés de naturalisation de ces petites bêtes font l’objet de spéculations. On pense qu’elles ont été éviscérées par la bouche, car on ne relève aucune cicatrice sur leur délicat épiderme, contrairement à de nombreux animaux «empaillés» (terme particulièrement impropre en la circonstance, puisque ces spécimens ont été remplis de sable et armés de fils de fer pour fixer leurs positions).
Le musée est ouvert du mardi au dimanche, de 13h à 18h. Adresse: rue du Musée 13, Estavayer-le-lac.