«Restreindre l’accès à l’hôpital est liberticide!», s’énerve Christiane dans la file d’attente qui s’est formée, ce lundi matin 23 août devant les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG). Venue rendre visite à une proche, la retraitée non vaccinée a été contrainte de passer un test rapide antigénique pour pouvoir pénétrer dans l’établissement. En cause, l’arrêté du Conseil d’Etat du 5 août 2021 qui exige de tous les visiteurs et fournisseurs qu’ils puissent attester d’une vaccination, d’une guérison ou d’un test PCR ou antigénique négatif valide.
De quoi susciter la grogne de plusieurs personnes contrôlées à l’entrée, dont certaines se sont vu refuser l’accès par les équipes du service de l’accueil. Précision importante, l’accès aux soins reste garanti.
Acte de solidarité
Mais il n’y a pas eu que des mécontents. Loin s’en faut. Malgré une attente supplémentaire, un grand nombre de visiteurs se montre favorable à la mesure. C’est le cas de Jean-Philippe, qui vient tous les jours voir sa femme. «Ces contrôles me rassurent, ils limitent les possibilités que je m’infecte ici», explique-t-il, en affichant fièrement son pass sanitaire sur son portable. Vacciné, il considère également qu’il en va de la responsabilité collective: «Je ne le fais pas que pour moi, c’est un acte de solidarité», estime-t-il.
Un avis partagé en partie par Marylise, elle aussi vaccinée. Si elle affirme comprendre l’utilité du pass, elle regrette toutefois le caractère obligatoire de cette nouvelle disposition: «C’est infantilisant», déplore cette ancienne conductrice des transports publics.
«Le but est de protéger les patients et faire en sorte que l’épidémie reste si possible à l’extérieur de l’hôpital», rassure de son côté Bertrand Levrat, directeur général des HUG. Pour lui, ces mesures qui permettent de maintenir les visites, sont une réponse proportionnée à la hausse actuelle des contaminations. Rappelant que près de cent personnes sont actuellement hospitalisées en raison du Covid aux HUG, dont neuf sur dix ne sont pas vaccinées, le directeur général se veut prudent. «Aujourd’hui, il y a moins de gens hospitalisés, mais les cas sont sévères. Cela montre la nécessité de rappeler l’importance de la vaccination à la population», conclut Bertrand Levrat.