Faut-il interdire la cigarette dans certaines zones pourtant situées en extérieur? D’aucuns qualifieront l’idée de fumeuse... Elle fait pourtant son chemin. Mercredi 26 janvier, Yves Herren, Matthias Erhardt et Denis Ruysschaert déposent une motion au Conseil municipal de la Ville de Genève, visant à «faire transiter certains espaces publics fréquentés par la jeunesse en zone non-fumeurs».
Dans l’esprit de la votation
Un texte qui s’inscrit pleinement dans le cadre de la votation du 13 février. A cette date, le peuple doit se prononcer sur l’initiative «enfants sans tabac», qui entend interdire la publicité pour le tabac. «Dans le même esprit, il s’agirait de rendre non-fumeurs les préaux d’écoles, les abords directs des établissements scolaires ou encore des garderies, les aires de jeux, les pataugeoires, les terrains sportifs, les patinoires, les piscines», détaille Yves Herren.
Lui-même fumeur, le conseiller municipal se souvient très bien avoir, plus jeune, été impressionné par les grands qui clopaient devant le collège. «Les adolescents commencent à fumer par mimétisme. Ils suivent ce mauvais exemple», ajoute-t-il. D’où l’idée de rendre les espaces dédiés à la jeunesse et aux sports «sans tabac».
Plutôt qu’une interdiction, le trio mise sur une incitation menant à une prise de conscience. «Dans certains espaces appartenant à la Ville, tels que les préaux, on trouve bien des panneaux indiquant qu’il est recommandé de ne pas jeter ses déchets, taguer, uriner ou encore mettre de la musique trop fort. On pourrait tout à fait imaginer d’ajouter une mention du type: «ce centre sportif est non-fumeurs», souligne Yves Herren.
Question de bon sens
Et d’en appeler au bon sens: «Si on y réfléchit, la cigarette n’a pas sa place dans une cour d’école, aux bords d’un terrain de foot ou d’une piscine.»
Une motion qui pourrait aussi permettre de réduire l’impact écologique de la cigarette, sachant qu’«un mégot pollue jusqu’à 500 litres d’eau», stipule l’élu vert.
A noter que le combat ne se limite pas à la Ville de Genève puisqu’un projet de loi cantonal, poursuivant le même objectif, est actuellement en cours de traitement à la commission de la santé du Grand Conseil. Au vu des signataires, un consensus semble se dégager.