La semaine de 30 heures, une évidence

Oui, je sais, en lisant le titre vous vous dites que je suis devenu fou. Pour vous convaincre du contraire, vous allez devoir parcourir la suite de cette chronique. Car la folie consiste plutôt à obliger les employés à rester 40 heures par semaine dans un bureau. Vous ne me croyez toujours pas? Alors posez-vous une question simple: qui reste en permanence concentré sur son travail tout au long de la semaine? Vous avez la réponse? Oui, personne.

La journaliste mexicaine Lizzie Wade a tenté l’expérience. Pour ce faire, elle a installé sur son ordinateur le logiciel RescueTime. Ce dernier permet de calculer sa productivité. Résultat des courses, elle s’est rendu compte qu’elle passait un nombre incalculable d’heures sur Facebook, Twitter ou Instagram, mais également à répondre à des mails inutiles. Sans compter les sessions spontanées de balades sans but sur Internet. A la fin d’une semaine plus chargée que d’habitude, la journaliste a pu réaliser un bilan précis. Malgré ses nombreuses heures supplémentaires, elle n’avait au final travaillé «que» 35 heures et 17 minutes avec une productivité de 84%. Ni une, ni deux, elle s’empresse d’en parler à ses collègues qui lui confient qu’ils restent en général concentrés entre cinq et six heures par jour. Passant ainsi de 2 à 3 heures à réaliser d’autres tâches sans aucun lien avec leur travail.

Inutile de se voiler la face, cette réalité existe dans de nombreux métiers. Pas uniquement dans les professions créatives que sont le journalisme, le graphisme ou le design. Au lieu de contraindre les employés à faire le piquet, ne pourrait-on pas imaginer une nouvelle semaine type de travail. Elle ne dépasserait pas six heures par jour et permettrait à chacun d’être pleinement concentré au bureau, puis de vaquer à ses loisirs après. Un concept win-win? Assurément.