Des vacances bien méritées

  • ©OLIVIER JAQUET

N’essayez pas, ça n’est pas la peine, je n’y suis pour personne. Je suis en vacances. J’ai un travail très important à faire: me reposer. Comme disait Churchill «se reposer, ce n'est pas ne rien faire. Se reposer, c'est restaurer ses forces».

Oui, je dois me reposer. Non pas pour mon bien-être, même si c’est très important, non pas pour profiter de la vie, même si c’est fondamental, mais pour travailler, précisément. Parce que j’ai du pain sur la planche moi, et du travail sérieux en plus (écrire des chroniques pour le GHI, quand même, c’est quelque chose). Je me dois d’être au top. Et pour ça, il faut que je me repose.

On a beaucoup de peine à capitaliser sur le repos. Mélange de culture capitaliste et protestante, on pense que la pause, c’est un truc de feignasse. Mais, vaut-il mieux que je bosse 6 heures et que je produise, mettons, 9000 signes, ou préférez-vous que je travaille 8 heures mais que je n’en fasse que 7500? On va me répondre «si tu fais 9000 signes en 6 heures, en 8 heures tu devrais en faire 12'000!».

Mais, ça ne marche pas ainsi. Parce que, n’ayant bossé que 6 heures, j’ai fait une sieste après le déjeuner puis j’ai pris un bain, et quand je me suis remise au travail, j’étais inspirée, focus et très efficace. Alors qu’en travaillant 8 heures, j’ai mangé devant mon ordinateur sans m’arrêter et je n’ai fait que baisser de régime tout l’après-midi.

Churchill, encore lui, un type qui a gagné des élections, une guerre et un prix Nobel de littérature, faisait deux siestes par jour. C’était pas un woke mais, il avait compris que pour être efficace et combatif, il fallait être en forme.

Et comme le patriarcat va pas s’éliminer tout seul, moi, je prends des vacances.