Affaire Brandt: demande de récusation du procureur

Le Ministère public a confié le traitement de la plainte de Simon Brandt au premier procureur Stéphane Grodecki. Pour l’avocat de l’élu municipal, il y a là un risque flagrant de partialité. Le Pouvoir judiciaire ne commente pas.

  • Le conseiller municipal en Ville de Genève Simon Brandt dénonce «une justice à deux vitesses». DR

    Le conseiller municipal en Ville de Genève Simon Brandt dénonce «une justice à deux vitesses». DR

Nouveau rebondissement dans l’affaire Simon Brandt. Avant même d’entrer dans le fond du dossier à juger, Marc Lironi, l’avocat du conseiller municipal PLR, a demandé en date du 28 mai, la récusation du premier procureur Stéphane Grodecki. C’est à lui que le Ministère public a confié le traitement de la plainte déposée par Simon Brandt, le 5 mars, pour abus de pouvoir, induction de la justice en erreur et violation du secret de fonction (GHI du 7.5.20).

«Questionnements inadéquats» avec une autre affaire

En cause? «Un risque flagrant de partialité», explique notamment l’avocat de Simon Brandt. «Le 5 mai, le procureur général Olivier Jornot a transmis l’affaire au premier procureur Stéphane Grodecki. Si tous les magistrats sont censés être indépendants, le lien de subordination avec un potentiel auteur, co-auteur ou instigateur des infractions rapportées crée un risque flagrant de partialité. J’ajoute que M. Grodecki est également un acteur majeur dans les procédures et investigations dirigées à l’encontre de Pierre Maudet. Pour mémoire, mon client Simon Brandt a fait l’objet de questionnements inadéquats sur Pierre Maudet lors de deux interrogatoires. Pour ces raisons, il m’apparaît évident que M. Grodecki n’est pas à même d’instruire la procédure en cours en toute impartialité et indépendance.»

Et Simon Brandt de s’étonner à son tour: «Il a fallu près de deux mois pour que le procureur général transmette le traitement de ma plainte pénale à un premier procureur, alors qu’il a fallu à la justice moins de vingt-quatre heures pour décider de ma brutale et infamante interpellation, avec une procédure de fouille avilissante, sur la base d’un dossier vide. Cette justice à deux vitesses doit cesser au plus vite et les responsables de tels actes doivent être sanctionnés!»

Contacté lundi 8 et mardi 9 juin, le Ministère public n’a pas répondu à nos sollicitations.