Arrêt de mort quasi certain pour les clubs sportifs

  • STÉPHANE CHOLLET

Par votre décision de réduire pratiquement à zéro le nombre de spectateurs pouvant assister aux compétitions sportives, vous venez sans doute de sonner le glas du football professionnel. Mais aussi de tous les sports d’équipes que sont le hockey, le basket, le handball et beaucoup d’autres qui, faute de rentrées d’argent que procure la vente des billets d’entrées, se verront bientôt contraints de mettre la clef sous le paillasson et de se déclarer en faillite. C’est inéluctable!

Les mesures drastiques prises pour tenter de contrer le virus seront pour la plupart de nos clubs un arrêt de mort quasi certain, et je me demande, en ma qualité de président du club 1890 de Servette FC, s’il n’y avait pas d’alternatives possibles, moins tranchantes et moins catégoriques qui auraient permis à nos clubs de survivre à cette terrible pandémie. Par exemple: au lieu de les faire jouer à huis clos, geler les rencontres pendant quelques semaines en compensant les pertes des clubs non pas par des prêts remboursables mais bien par de l’argent à fonds perdu.

Notre pays est richissime, il peut et doit se permettre de lâcher quelques milliards de plus pour sauver le sport après l’avoir fait pour plein d’autres secteurs de l’économie. N’oubliez pas, Mesdames et Messieurs les élu(e)s que le sport remplit une grande partie des loisirs des gens et que les en priver est un acte fort dangereux pour l’équilibre mental des populations. En cas de faillite, un club, quel qu’il soit, met de longues années à revenir au top niveau.

Je ne remets pas en question votre décision, qui certes est sage et indispensable, mais vous devez parallèlement compenser les dégâts qu’elle occasionne. Vous ne pouvez pas laisser naître un désert dans le secteur du sport professionnel qui, dans notre pays, vit et survit essentiellement de la billetterie et des sponsors que nous sommes, qui souvent se saignent pour faire vivre le club de leur cœur. Le bon peuple des supporters ne vous le pardonnerait jamais.

Je suis convaincu qu’il existe d’autres possibilités moins pénalisantes pour les clubs que de les faire jouer sans public. Quelques milliers de spectateurs disséminés dans des grands stades comme celui de Genève à La Praille ou la patinoire des Vernets ne prennent pas plus de risques que moi, qui en ce moment monte dans un tram bondé de personnes pour me rendre à mon travail.

La balle est dans votre camp.