MIGRANTS • Le sujet de l’asile et de l’hébergement des migrants, venus de pays où ils ont connu une extrême souffrance, est un thème trop important pour que des politiciens l’instrumentalisent dans une vision populiste.
Les abris de la protection civile (PC) dans lesquels une partie des migrants va devoir être hébergée ne sont certainement pas une solution acceptable humainement dans la durée.
Il s’agit cependant, dans l’état actuel d’urgence, de la seule réponse que peut apporter l’Etat. Comme Genève l’avait fait, dans les années 90 durant la guerre des Balkans, en ouvrant neuf abris PC sans que cela ne génère la moindre manifestation d’indignation.
Le Conseil d’Etat est conscient de ses responsabilités, les assume et travaille avec diligence pour pouvoir atteindre son objectif qui est celui d’héberger, dans des bâtiments de surface, l’ensemble des réfugiés accueillis dans le canton.
Dans cette perspective, il est parfaitement choquant de lire, sous la plume du Conseil administratif de la Ville de Genève, que le Conseil d’Etat se réfugierait dans le silence en se lavant les mains de ce problème. Ce qui est non seulement faux au regard des contacts qui ont eu lieu aussi bien avec les magistrats de la Ville de Genève Esther Alder et Sami Kanaan, les collectifs de soutien aux réfugiés et le médiateur Ueli Leuenberger. Mais également dangereux car un tel discours ne peut qu’accréditer la thèse scandaleuse selon laquelle, il existerait des alternatives et qu’elles seraient négligées dans le but de placer certains migrants dans des abris pour les dégoûter de rester chez nous.
C’est également dangereux envers la population genevoise qui est, dans sa très grande majorité, consciente de la mission humanitaire de Genève. Elle pourrait faire l’amalgame entre certains requérants déboutés qui occupent le devant de la scène médiatique et le plus grand nombre de migrants qui arrivent chez nous après de terribles souffrances.