Banque nationale: la honte!

  • Jean-Marie Fleury, éditeur de GHI. DR

    Jean-Marie Fleury, éditeur de GHI. DR

FRANC • Lundi 12 janvier, alors que je regardais l’émission de Patrick Fischer TTC sur la RTS, j’ai, comme beaucoup de monde, entendu l’interview du vice-président de la Banque nationale suisse (BNS), Monsieur Jean-Pierre Danthine, qui est aussi, en passant, professeur HEC à l’Université de Lausanne. Le personnage m’a plu, je dois le dire! Dynamique, sympathique, sûr de lui et francophone en plus, ce n’était pas pour me déplaire. Mais ….

Trois jours plus tard, je tombe de haut, et même de très haut. Jamais je n’aurais imaginé cela de ce Monsieur, une personnalité de haut rang, ayant une charge très élevée dans notre pays, car vous l’admettrez, être vice-président de la BNS, ce n’est tout de même pas rien! Et en plus prof d’université, le bonhomme inspirait confiance. Mais à qui donc se fier à l’avenir? Je me sens un peu cocu, pas vous?

Comment donc ce petit Monsieur a-t-il pu nous bourrer le mou d’une façon aussi grossière. M. Danthine nous a purement et simplement annoncé la poursuite de la politique monétaire de la BNS envers l’euro. «Notre pays a largement les moyens de poursuivre sa politique de soutien à l’euro, donc à notre industrie.» Si c’est bien ce que j’en ai retenu, il s’agit alors d’une tromperie qui s’apparente largement au délit d’initié, car lui savait, c’est indéniable! On pourrait même appeler cela du terrorisme, le mot est à la mode ces jours-ci.

Car on ne m’ôtera pas de l’idée que cette décision a été prise et préparée de longue date déjà. M. Danthine, qui savait, nous a donc sciemment et volontairement menti. La confiance dans nos autorités sera perdue pour très longtemps et cet acte doit être expliqué, très vite et sans nouveaux mensonges.

Ce qui est sûr, c’est que le mal est fait et il est profond. L’industrie suisse et l’économie en général pâtiront énormément de cette baisse du cours de l’euro. Le chômage qui en découlera risque d’être sévère et cette mesure nous alignera encore un peu plus sur le niveau de vie de nos voisins, vers le bas, évidemment! Si c’est cela que l’on voulait en haut lieu, alors c’est réussi. Bravo! On n’est pas prêt de s’en remettre.

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