Boîtes à fringues blindées d’ici 2015

VANDALISME • Pour lutter contre les vols d’habits de seconde main, un collectif caritatif veut rendre inviolables les containers à récupération.

  • Le préjudice des pillages se chiffre en milliers de francs pour les associations caritatives. CHZ

    Le préjudice des pillages se chiffre en milliers de francs pour les associations caritatives. CHZ

  • Le préjudice des pillages se chiffre en milliers de francs pour les associations caritatives. CHZ

    Le préjudice des pillages se chiffre en milliers de francs pour les associations caritatives. CHZ

Les quelque 300 boîtes à fringues du canton s’apprêtent à être blindées! Dès la fin de l’année, ce sera d’abord celles de la Ville de Genève, puis dans le courant 2015, on passera aux collecteurs de toutes les communes du canton. Le collectif caritatif qui gère le ramassage de 1700 tonnes de vêtements cédés par la population chaque année, déplore le vol de 100 tonnes de vêtements de seconde main en 2013. La situation est si critique et le préjudice si important que le Collectif a décidé de passer à la vitesse supérieure en changeant ses containers à récupération régulièrement pillés. «Le préjudice des petits lots s’élève à 10’000 francs au prix de 1 franc le kilo, détaille Pascal Mundler, président du Collectif de la coordination du textile. Mais il est en réalité plus élevé puisque nous vendons les vêtements un peu plus cher.»

Récurrent

Les vols dans les boîtes à fringues du canton sont légion depuis 2010. Dans un premier temps, la population Rom était pointée du doigt. Des citoyens les avaient en effet surpris en flagrant délit de vol. Des adultes tenaient des enfants par les pieds pour qu’ils puissent farfouiller et prendre des habits. Puis, d’autres malfrats ont eu l’idée de changer les serrures officielles de ces containers afin de servir en un temps record. Des cadenas ont été apposés, mais rien n’y a fait. Des bennes ont même été sciées avec une disqueuse… Il y a aussi eu des citoyens qui se sont fait racketter devant les containers: les malfrats faisaient le guet et exigeaient, parfois sous la menace, que les habits leur soient remis. «Nous avons toute sorte de catégorie de pilleurs», poursuit Pascal Mundler. Et d’ajouter: «Dernièrement, ce sont des voleurs à bord de voitures immatriculées à Lyon qui ont été surpris en train de se servir dans les containers.»

Pour sa part, la police confirme avoir interpellé des pilleurs de boîtes à fringues: «Principalement des Roumains, détaille Silvain Guillaume-Gentil, porte-parole de la police. Mais nous avons aussi interpellé un Français qui était resté coincé dans un container à Lancy.»

Verniolan revendeur de fripes

Le dernier fait divers de vols d’habit de seconde main en date? Le 16 août dernier, lors d’un banal contrôle routier à la rue du Mont-Blanc. La police municipale découvre dans le coffre d’un habitant de Vernier cinq sacs-poubelle de 110 litres contenant des vêtements usagés. Après une perquisition à son domicile, la police tombe sur des tas de sacs-poubelle bourrés d’habits usagés. Le butin est énorme, les sacs envahissent carrément le deux-pièces de son appartement… L’homme a avoué avoir récolté ces fringues dans plusieurs points de récolte du canton dans le but de les vendre.

«Les vols pour des usages personnels sont très rares, estiment les organismes caritatifs, rassemblant cinq associations d’entraide. En général les voleurs revendent les habits en bon état, notamment sur les marchés.»

Le Collectif, qui a déjà déposé moult plaintes, espère que les nouvelles boîtes à fringues seront, cette fois, inviolables. Les boîtes à fringues sont gérées par le Collectif de la coordination du textile, Emmaüs, Terre des Hommes, le Centre social protestant, la Croix-Rouge et Caritas.