Il y a vingt ans, la première épicerie de Caritas Genève ouvrait ses portes à Plainpalais. Avec pour objectif d’alléger le budget des personnes à petits revenus. En proposant des aliments et des produits de qualité à bas prix. La deuxième sera inaugurée sept ans plus tard à la Servette.
L’an passé, ces deux mini-supermarchés ont enregistré plus de 152’000 passages en caisse, soit une hausse de près de 14% depuis 2015. Preuve que la précarité ne recule pas dans notre canton, bien au contraire.
Précarité invisible
«Nos épiceries s’adressent à des personnes ou des familles qui peinent à joindre les deux bouts, bien qu’elles aient un toit et des revenus, souligne Dominique Froidevaux, directeur de Caritas Genève. Lorsque le budget est trop serré, c’est souvent sur la nourriture qu’il faut économiser. Cette détresse, contrairement à celle provoquée par la précarité de la rue, reste invisible. Elle n’en est pas moins cruelle.»
En 2019, plus de 900 tonnes de marchandises ont été ainsi vendues dans ces magasins à vocation sociale. «Nous avons 250 produits de base garantis toute l’année, dont un assortiment quotidien de fruits et légumes, afin que nos clients puissent aussi manger sainement», confie Olivier Dunner, responsable de ces deux enseignes, qui emploient désormais 22 collaborateurs, composés de salariés, d’apprentis, de bénévoles et de personnes en réinsertion.
A défaut de combler tous les besoins, ces épiceries Caritas offrent donc un bol d’air bienvenu à des gens peu fortunés, qui payent leurs courses comme tout le monde, ce qui n’est pas anodin en termes de dignité. Car, finalement, ce sont des magasins alimentaires comme tous les autres. Même si les prix y sont plus avantageux qu’ailleurs…
Epicerie Caritas Plainpalais, rue de Carouge 51-53; épicerie Caritas Servette, rue De-Luserna 13
Infos: www.caritas-ge.ch/épiceries-caritas