Coup de gueule: les assureurs maladie étrangement silencieux

  • Mauro Poggia est chargé du Département de la sécurité, de l'emploi et de la santé (DSES)STÉPHANE CHOLLET

Alors qu’ils sont d’ordinaire si prompts à intervenir sur la scène médiatique pour dispenser leurs conseils en matière d’optimisation du réseau de soins, nos assureurs maladie sont étrangement silencieux dans cette crise sanitaire. S’ils voulaient se faire oublier, ils ne s’y prendraient pas autrement.

En matière de répartition des coûts, le Conseil fédéral, pourtant si actif ces dernières semaines dans tous les domaines, n’a pas voulu ici faire usage de son droit d’urgence. Ainsi, coronavirus ou pas, les assurés restent redevables de la franchise et de la participation, pour les tests comme pour les soins, les cantons devant assumer de surcroît intégralement les coûts de dépistage pour leur personnel soignant.

Pourtant, ne nous a-t-on pas rabâché inlassablement que les réserves sont une nécessité en cas de «coup dur»? Cette pandémie n’entre-t-elle donc pas dans cette définition? Ne serait-ce que pour mettre à contribution les milliards excédentaires des réserves, accumulés impunément bien au-delà des exigences légales? J’ai sans doute dû manquer un épisode...