Genève économise sur les levées d’ordures

VOIRIE • La Ville a supprimé les collectes d’ordures organisées après les jours fériés. A la clé, 140’000 fr. d’économies et des bennes qui débordent. Concierges et régies fâchés.

  • Une mesure qui engendre des problèmes de stockage. DR

    Une mesure qui engendre des problèmes de stockage. DR

«Il n’y a pas à dire, cette nouvelle manière de procéder nous cause incontestablement des soucis et un surcroît de travail! Heureusement que ce n’est que quelques fois par an!» L’objet de l’insatisfaction de ce concierge d’un immeuble du centre de Genève? Les nouvelles dispositions édictées par la Ville en matière de collecte de déchets, qui mettent également en colère certaines régies de la place.

Pesée d’intérêts

Et pour cause: depuis le 1er janvier 2016, les différentes collectes de déchets prévues les jours fériés ne sont plus différées au jour ouvrable suivant, comme cela était d’usage auparavant. Concrètement, cette mesure ne s’applique en effet que quelques jours par an, tout récemment encore pour l’Ascension et la Pentecôte, où on a pu voir de grandes quantités d’ordures déborder des bennes d’immeubles, causant un réel problème de stockage aux concierges, et ce jusqu’à la levée suivante, soit au bout d’une semaine complète.

«Globalement, nous avons reçu très peu de doléances, explique Pierre Liaudat, le chef de service de la Voirie. Nous savons que pour certains concierges, cela peut en effet être difficile, mais la décision prise a été mûrement réfléchie, après un test en 2010 et une pesée des intérêts.»

Flou

Pour la Ville de Genève en effet, le système de report qui prévalait auparavant causait un certain flou dans les dates de collecte, malgré le calendrier officiel communiqué aux concierges, ce qui conduisait certains d’entre eux à sortir les ordures un peu n’importe comment. Résultat: «Les concierges oubliaient les dates de report, surtout en deuxième partie de semaine, relève Pierre Liaudat. La ville se retrouvait avec des containers dehors durant toute la semaine, ce qui était très préjudiciable à son image.»

Autre avantage du nouveau dispositif: une gestion plus simple du personnel de la voirie, qui peut également bénéficier des week-ends prolongés, ce qui lui était interdit jusque-là, et un «bénéfice écologique non négligeable», puisque chaque année, ce seront 6000 kilomètres parcourus en moins par les camions de la Ville. «Au total, conclut Pierre Liaudat, la Ville économise environ 140’000 francs par an, ce qui n’est pas négligeable non plus en cette période de restrictions budgétaires.»