Internement à vie: les enjeux

JUGEMENT • Fabrice A. sera-t-il interné à vie à l’issue des dix jours de procès qui vont commencer le 3 octobre devant le Tribunal criminel? Le procureur général Olivier Jornot va-t-il réclamer cette sanction «ultime» comme l’a fait son homologue vaudois pour Claude D., le bourreau de Marie qui vient d’être condamné en appel à la prison à perpétuité et à l’internement à vie? Ces questions seront au cœur des débats du procès dit d’Adeline. Fabrice A., 42 ans, ancien détenu de la Pâquerette, le centre destiné aux condamnés souffrant de troubles de la personnalité, devra répondre de l’assassinat de sa sociothérapeute âgée de 34 ans, le 12 septembre 2013 dans les bois de Bellevue (lire ci-dessus). En plus, le prévenu devra aussi répondre de séquestration, de contrainte sexuelle et de vol. L’internement à vie constituera l’un des enjeux de ce procès. Le Ministère public aura la liberté de requérir cette «ultime» mesure, la plus lourde prévue par le Code pénal. Et ceci bien que les experts mandatés pour dresser le profil psychologique de Fabrice A. préconisent plutôt un internement classique, avec une évaluation régulière pour une éventuelle libération. Pour les experts, il est impossible de préjuger que le comportement dangereux de Fabrice A. le restera jusqu’à la fin de sa vie.