«La Loi sur la police est un échec»

Le député Christo Ivanov veut réformer l’actuelle loi sur la police qu’il juge à côté de la plaque. Les syndicats accueillent favorablement la proposition. L’Etat, lui, calme le jeu.

  • Le projet du député UDC Christo Ivanov vise à augmenter la présence policière sur le terrain, jour et nuit. STÉPHANE CHOLLET

«Genève doit repenser en profondeur son concept de sécurité», assène sans la moindre hésitation Christo Ivanov, député UDC en course pour le Conseil administratif de la Ville de Genève. Dans sa ligne de mire, l’actuelle loi sur la police (LPol), adoptée par le peuple de justesse en 2015 et entrée en vigueur en mai 2016.

Rassurer la population

«La LPol est un échec, affirme Christo Ivanov. L’actuel système en silo reste opaque pour de nombreux citoyens. Personne ne sait qui fait quoi. Et ce n’est pas tout. Il empêche une véritable complémentarité entre la gendarmerie et la police municipale. Je suis d’ailleurs opposé à une fusion entre les deux entités. Mon objectif est d’augmenter le nombre de patrouilles sur le terrain, jour et nuit. Seulement ainsi on pourra rendre les forces de l’ordre efficaces et efficientes. Et rassurer une population qui n’en peut plus des cambriolages, vols à l’arraché et autres agressions à la sortie des boîtes de nuit.»

Concrètement que propose votre projet de loi? «Sans abroger la loi, il propose notamment de regrouper sous l’étiquette de la gendarmerie les services actuels de police de proximité et police-secours. On reviendrait ainsi aux fondamentaux, soit l’îlotage et l’ancrage de proximité. L’appellation gendarmerie jouit encore auprès des citoyens d’une notoriété et d’une confiance supérieures aux services instaurés par la LPol.»

Rétablir la confiance

Bonne nouvelle pour le député, sa proposition de réforme organisationnelle est soutenue par les syndicats de police. «Chaque initiative visant à mettre un terme ou corriger une organisation policière illogique est la bienvenue», résume Marc Baudat, président de l’Union du personnel du corps de police (UPCP).

Ton plus nuancé du côté du Département de la sécurité, de l’emploi et de la santé (DSES). «Il règne actuellement un malaise certain au sein de la police. Y répondre est aujourd’hui au centre de mes préoccupations», reconnaît Mauro Poggia. Le conseiller d’Etat poursuit: «Le travail de fond est en cours. Pour cela, il faut agir dans la nuance et ne pas considérer qu’un retour au passé serait suffisant pour rétablir la confiance. J’ajoute qu’un tableau de toutes les problématiques est en passe d’être réalisé. Il servira de base pour proposer des solutions concrètes ces prochaines semaines.»