«La Ville maintient les prestations, soutient et informe»

La Ville de Genève est l’un des rouages essentiels dans la mise en place des mesures en ces temps de Covid-19. Les explications de la maire Sandrine Salerno.

  • Sandrine Salerno: «La vie doit reprendre son cours, mais nous allons devoir apprendre à vivre avec cette maladie.» VILLE DE GENèVE/NIELS ACKERMANN

    Sandrine Salerno: «La vie doit reprendre son cours, mais nous allons devoir apprendre à vivre avec cette maladie.» VILLE DE GENÈVE/NIELS ACKERMANN

Pour le GHI, la maire de la Ville de Genève, Sandrine Salerno, détaille le rôle de la Municipalité en temps de pandémie.

GHI: En cette période de crise, que fait précisément la Ville?
Sandrine Salerno:
L’objectif de la Ville est de maintenir les prestations essentielles pour la population, de soutenir et d’informer cette dernière, tout en protégeant la santé des collaborateurs et des collaboratrices de l’administration.

– Concrètement?
– Via l’Organe communal de coordination et de conduite des moyens d’intervention et de soutien des services municipaux en cas de situations exceptionnelles (ORCOC), le Conseil administratif a mis en place une structure pour garantir, même en cas de confinement total, la continuité des activités essentielles de la Ville, telle que la collecte des déchets, le nettoiement des espaces publics, l’accueil minimal dans les institutions de la petite enfance ou encore la prise en charge des défunt(e)s et l’accueil des familles endeuillées. Par ailleurs, une grande partie des prestations municipales s’est déployée en mode digital.

– Des actions envers les plus démunis ont aussi été déployées?
– Oui. Comme la mise à disposition de la caserne des Vernets pour les personnes sans-abri et l’activation d’un plan de solidarité afin d’apporter une aide aux personnes âgées de plus de 65 ans, isolées ou vulnérables. Différents dispositifs d’aide et de soutien à l’intention des particuliers, des entreprises, d’organismes dans le domaine de la culture ou du sport, ont également été implémentés.

– Vous avez perdu la main au profit du Canton voire de la Confédération, quelles sont les difficultés que rencontre la commune dans l'exécution des mesures sur le terrain? 
– Il est vrai que dans de nombreux domaines, les communes doivent assumer des prestations essentielles mais n’ont d’autres choix que d’appliquer les décisions cantonales ou fédérales. Cela peut s’avérer épineux. C’est par exemple le cas avec les institutions de la petite enfance, dont la fermeture a été décidée par le Canton, mais qui refuse en même temps d’accorder au personnel municipal les prestations de réduction d'horaire de travail (RHT). La mise en œuvre de la réouverture des crèches et des écoles pose également une série de problèmes.  

– En tant qu’employeur, comment avez-vous géré le personnel?
– En l'absence de RHT, la Direction des systèmes d’information et de communication a abattu, en un temps record, un travail colossal, permettant de généraliser le télétravail. La plupart de celles et ceux qui ne sont pas sur le terrain travaillent ainsi depuis leur domicile. Par ailleurs, un grand nombre de collaborateurs et de collaboratrices ont été réaffecté(e)s, temporairement et à titre exceptionnel, à des tâches prioritaires au service de la population. Je salue d’ailleurs ici celles et ceux qui ont répondu à l’appel et qui mettent en évidence l’esprit d’entraide et de solidarité qui caractérise le service public.

– Avez-vous un message pour les habitants de la Ville en cette période de déconfinement progressif?
– Ces sept dernières semaines ont été dures. Elles ont creusé les inégalités, mis à l’épreuve les liens sociaux, plongé de nombreux Genevois(e)s dans une situation économique et émotionnelle difficile. Aujourd’hui, nous entrons dans une nouvelle phase. Mon message serait le suivant: profitez, voyez celles et ceux que vous aimez, allez au restaurant, soutenez le commerce local. Mais restez prudent(e)s, continuez à respecter les règles sanitaires et de distanciation sociale. La vie doit reprendre son cours, mais nous allons devoir apprendre à vivre avec cette maladie. Les Genevois(e)s ont montré qu’ils étaient responsables et solidaires. Je suis certaine qu’ils continueront ainsi dans les semaines qui viennent.