Le Club suisse de la presse sur la sellette

L’institution, qui vient de changer de directeur, pourrait perdre sa subvention et ses locaux. Explications.

  • Le nouveau directeur exécutif du Club suisse de la presse, Pierre Ruetschi, ex-rédacteur en chef de la «Tribune de Genève» (à gauche), se voit remettre les clés par l’ancien Guy Mettan. ORBISSWISS

    Le nouveau directeur exécutif du Club suisse de la presse, Pierre Ruetschi, ex-rédacteur en chef de la «Tribune de Genève» (à gauche), se voit remettre les clés par l’ancien Guy Mettan. ORBISSWISS

Continuera? Continuera pas? Le Club suisse de la presse (CSP) joue gros en cette fin d’année. Comme l’a évoqué celui qui l’a fondé et dirigé, Guy Mettan, dans son discours d’adieux, lors de la fête de la presse et de la communication, vendredi 20 septembre. Après plus de vingt ans d’activités, l’institution voit sa subvention et ses locaux à la Pastorale, route de Ferney, remis en cause.

Pour rappel, le CSP se charge «d’accueillir et d’aider les journalistes de passage à Genève et de favoriser les échanges entre les milieux suisses et internationaux de l’économie, de la politique, de la culture et des sciences et de la presse suisse et étrangère». Or, un appel à projets a été lancé le 26 juillet par la Confédération, le Canton et la Ville de Genève. Le but: créer une plate-forme journalistique sur la Genève internationale.

Subvention de 300’000 francs

La future plate-forme entrera en activité dès le 1er janvier 2020. Elle bénéficiera de la subvention de 300’000 francs (dont l’usage des locaux) actuellement alloués au CSP. «Il y a de moins en moins de correspondants qui viennent suivre les débats de la Genève internationale, analyse le président du Conseil d’Etat, Antonio Hodgers. A travers cet appel à projets, on attend une stimulation, un nouvel élan. On veut voir si, pour le même montant, on obtient de nouvelles prestations.»

De quoi peiner Guy Mettan: «Après tant d’années d’activités, 2500 conférences organisées et des dizaines de milliers de personnes reçues, je trouve particulier que certains veuillent tirer la prise.» Relevant que nombre de médias genevois (dont le GHI, la RTS ou Le Temps) sont membres, Guy Mettan estime que la disparition du club serait «le dernier coup de grâce à la presse genevoise».

Mais le Club suisse de la presse n’entend pas baisser les bras. Le successeur de Guy Mettan, Pierre Ruetschi, ex-rédacteur en chef de la Tribune de Genève, confirme la candidature du CSP à l’appel à projets. «Nous voulons changer, nous devons nous réinventer, souligne-t-il. Notre projet sera fédérateur rassembleur et basé en partie sur des partenariats avec des médias qui couvrent et traitent de la Genève internationale.» Les candidats ont jusqu’au 30 septembre pour déposer leur dossier. La décision finale interviendra d’ici au 1er décembre. Si le CSP devait être écarté, Pierre Ruetschi admet que l’avenir sera compliqué, mais pas impossible. «L’association a son identité propre. Poursuivre sans la subvention sera un défi», conclut-il.