Les chauffeurs de taxi et de VTC peinent à survivre

Les chauffeurs professionnels font face à une chute drastique de la demande. Leur seul espoir? L’arrivée d’un vaccin qui permettrait de relancer les activités de la Genève internationale et de l’aéroport.

  • A Genève, les chauffeurs de taxi font face à une baisse de leur activité de 60 à 80%. 123RF

Lors du premier semi-confinement au printemps dernier, l’activité des chauffeurs de taxi genevois était tombée à 15%. Aujourd’hui, le constat n’est guère plus réjouissant: «La baisse s’élève à 60% et jusqu’à 80% la nuit, déplore Cédric Bouchard, directeur de Taxiphone, la plus importante centrale du canton. Pour y faire face, nous nous sommes diversifiés en assurant de nouveaux services. Notre partenariat avec Genève Avenue, par exemple, ne cesse de se développer, ce qui est très positif pour les commerçants genevois et pour les chauffeurs qui livrent les marchandises.» Avant d’ajouter: «Nos taxis respectent un protocole sanitaire strict avec port du masque, parois de séparation et gel hydroalcoolique. C’est ce qui nous a permis de mettre en place une collaboration étroite avec les HUG [Hôpitaux universitaires de Genève], qui quotidiennement font appel à nos services. Ce qui est bienvenu pour compenser les nombreuses courses perdues à cause de l’arrêt de la Genève internationale.»

Chez Lymo, une plateforme genevoise qui met en service les chauffeurs de taxi ou de VTC ( véhicule de tourisme avec chauffeur) avec leurs clients, le constat n’est pas plus optimiste: «La pandémie rend le travail des chauffeurs professionnels très difficile, précise Mélanie Korchi-Malhamé, directrice de Lymo.

Courses en forte diminution

Depuis la première vague, le nombre de courses dans le canton a drastiquement diminué, en premier lieu en raison de la réduction massive de l’activité de l’aéroport de Genève et du nombre de visiteurs étrangers dans la ville. En plus de cela, de nombreux Genevois sont en télétravail, beaucoup d’événements sont annulés ou remplacés par des événements en ligne et le nombre de déplacements a évidemment encore plus diminué avec le deuxième semi-confinement instauré le 2 novembre dernier.»

Même si les usagers semblent plus rassurés par un taxi ou un VTC que par les transports publics: «Au niveau de la perception de sécurité par les clients, les chauffeurs sont privilégiés. Etant des professionnels directement responsables de leur clientèle, ceux-ci sont souvent plus précautionneux qu’un usager lambda assis à côté de vous dans le bus.»

Reprise en 2021?

Chez Uber, au lieu de communiquer sur l’évolution du nombre de courses effectuées à Genève ces derniers mois, on préfère mettre en avant le succès d’un autre service assuré par les chauffeurs: «En Suisse, les ventes générées par les restaurants sur Uber Eats ont augmenté de plus de 600% au deuxième trimestre 2020 par rapport à l’année précédente. Plus de 1000 établissements sont venus compléter l’offre de l’application.» Une absence de données chiffrées qui en dit long sur la situation des chauffeurs.

Les mois à venir s’annoncent tout aussi compliqués, selon Cédric Bouchard: «L’avenir reste incertain! Espérons que la reprise viendra dès qu’un vaccin efficace aura été validé, mais il faut tenir bon jusque-là!» La reprise n’est donc pas attendue avant de longs mois…