Le document fait l’effet d’une bombe. Prochainement 2000 enseignants du Canton de Genève recevront la Newsletter du Syndicat des services publics (SSP). Sa particularité? Elle dresse une liste noire des établissements scolaires à problèmes.
Malaise du corps enseignant
La Newsletter met l’accent sur une étude alarmante de la Fédération des enseignants genevois (FEG) qui évalue les conditions de travail et de santé des enseignants. Parmi les chiffres qui ressortent du questionnaire rempli par les professeurs, on apprend que 46,9% d’entre eux ne se sentent pas totalement soutenus par leur hiérarchie de proximité. Face à un élève ou à un groupe d’élèves difficiles, 55,5% du corps enseignant ne se sent pas du tout ou partiellement soutenu par sa hiérarchie directe. Concernant le surmenage, on y apprend que 42,3% des professeurs ressentent du stress en lien avec le travail et 82,4% connaissent au moins un collègue dans ce cas.
Liste noire
Le SSP dresse une liste d’établissements qui ont enregistré des témoignages inquiétants. Parmis eux, on trouve par exemple: le Bois-Caran, le Foron, les Grandes-Communes, l’ECG Henry-Dunant, le Collège Voltaire ou encore le Collège De Candolle. Il faut noter que ces résultats concernent les directions de proximité en poste d’août à décembre 2012.
Directeurs indésirables
De manière générale, l’introduction de directeurs en 2008 par Charles Beer, en remplacement des inspecteurs dans l’enseignement primaire, a été mal vécue par le corps enseignant et explique, selon le SSP, ce malaise grandissant au sein de l’institution. De nombreux témoignages font état de brimades et de mobbing pilotés par certains directeurs et directrice. La FEG a estimé qu’il manquait près de 150 enseignants dans l’enseignement primaire genevois. Selon elle, au lieu d’engager 76 directeurs en classe 24, il vaudrait mieux engager une centaine d’enseignants supplémentaires en classe 18 pour faire face aux défis du domaine de l’éducation.
«Je ne peux pas m’exprimer sur une étude qui n’a pas encore été rendu publique», explique la conseillère d’Etat Anne Emery-Torracinta. Elle confie, en revanche, qu’elle souhaite reprendre les discussions avec les associations et redonner confiance aux professeurs. «Je veux être plus proche du terrain», conclut-elle.