«Notre rôle est de créer du lien social à Genève»

SOCIAL • Fraîchement nommé secrétaire général de l’Association genevoise des sections de samaritains, Michel Chevallier se livre sur l’évolution du mouvement bénévole.

  • Michel Chevallier (2e à droite) est entouré par une équipe de Samaritains genevois. DR

    Michel Chevallier (2e à droite) est entouré par une équipe de Samaritains genevois. DR

– GHI: Quelle est la mission qui vous a été confiée?

– Michel Chevallier: Le comité voulait un regard neuf, une personne qui connaisse Genève et le secteur associatif, qui puisse accroître la notoriété des Samaritains.

– La Suisse est le seul pays où les premiers secours ne sont pas assurés par la Croix-Rouge. Pourquoi?

– La Croix-Rouge est née pour venir en aide aux soldats blessés. En Suisse, elle était dirigée par des militaires qui refusaient de s’ouvrir aux besoins civils. Cela a conduit vers 1880 à une rupture dont sont issus les Samaritains, mais cela est du passé. Nous sommes membres du mouvement de la Croix-Rouge et entretenons des rapports très cordiaux avec la branche genevoise.

– A Genève, les Samaritains ont donc un rôle majeur?

– Aucune compétition sportive, aucun concert ou grand rassemblement ne pourrait avoir lieu sans la présence de volontaires qui assurent la prise en charge immédiate des personnes. Par cette action, nous déchargeons les services d’urgences et contribuons au bon fonctionnement du secteur de la santé à Genève. Je suis convaincu que nous créons aussi du lien social.

– Avec les beaux jours, leur activité est plus importante?

– Bien sûr, la majorité des postes sanitaires ont lieu d’avril à septembre, que ce soit le marathon, les Fêtes de Genève, le triathlon ou la Lake Parade. Nous accompagnons les principaux rendez-vous genevois de l’été.

– Ce que l’on sait moins, c’est que vous participez au plan Osiris prévu en cas de situations exceptionnelles, vous pouvez nous expliquer votre mission?

– Nous avons un groupe d’une soixantaine de secouristes, d’infirmiers, d’ambulanciers et de médecins qui assiste les autorités sanitaires lors d’événements majeurs. Il est à disposition de la brigade sanitaire cantonale des HUG et est mobilisable très rapidement.

– Comment le rôle de samaritain va-t-il évoluer?

– Cela dépendra en partie de l’évolution du cadre légal, qui devient plus contraignant et tend à la professionnalisation de nombreux services. A Genève, nous avons pris les devants et sommes désormais une institution de santé reconnue par l’Etat, mais ce n’est pas facilement compatible avec la nature bénévole du mouvement samaritain. C’est l’un des défis!