Rade: ports de plaisance sous tension

LAC LÉMAN • Vols, casse, déprédations, plusieurs bateaux ont fait les frais de vandales dans la Rade. Fâchés, des propriétaires dénoncent une dérive sécuritaire.

  • Alain*, devant son bateau vandalisé. DR

    Alain*, devant son bateau vandalisé. DR

Alain*, propriétaire d’un grand bateau à cabine, est en colère. L’air dépité devant son immense coque hollandaise, amarrée au bout de la jetée des Pâquis, il constate les dégâts les plus récents causés par des vandales sur le travail de plusieurs années; des bouts de verre un peu partout et quelques restes d’excréments, pour cette fois.

Il y a peu, il a aussi été réveillé en pleine nuit par des intrus qui tentaient de faire démarrer le moteur. «J’ai été surpris!», se remémore-t-il. Aujourd’hui, consterné, il dénonce – avec l’appui de ses voisins lacustres – un laisser-aller dans la surveillance de la Rade. Et plus spécifiquement dans les parties non grillagées.

Surveillance privée

De son côté, Pascal Delobel, directeur de la société spécialisée dans la surveillance des quais ORCA, a été mandaté par plusieurs propriétaires de la Rade. La référence locale de la sécurité des quais depuis six ans est lui-même résident à plein-temps de son propre bateau, situé au Port Noir. «La présence de la foule augmente, reconnaît-il. Je fais régulièrement face à des squatteurs, qui refusent parfois de quitter les lieux une fois interpellés. Je fais des patrouilles nocturnes avec mon équipe, mais la marge de manœuvre laissée aux vandales est toujours trop importante. Il faut dire que la Police du lac, avec qui je travaille régulièrement, ses horaires diurnes.»

Bateaux mal protégés

Majoritairement commis la nuit, les actes de vandalisme et de squattage sont faciles à réaliser. «Les bateaux de plaisance sont des cibles particulièrement vulnérables, souligne Jean-Philippe Brandt, porte-parole de la police. Avec leurs petits cadenas et leurs vitres en verre, ils ne sont pas conçus pour résister à une effraction.» Et de préciser: «Avec l’approche de l’été, nous allons réarticuler nos démarches avec les différentes forces de police. Ce sera communiqué dans le détail, début juin.»

Alain, pour sa part, ne se dégonfle pas. Il faut dire que, contrairement aux idées reçues, de nombreux propriétaires de barques sont loin d’être riches. «Je suis un simple passionné, qui aimerais que son bien bénéficie de la même sécurité qu’avant», soupire-t-il.

*nom connu de la rédaction