«Nous voulons atteindre, comme l’Etat et la Ville se sont engagés à le faire, un taux de recyclage des déchets de 50% d’ici 2017»
Pierre Liaudat, responsable de Voirie-Ville propre.
«Les bennes sont devenues de véritables dépotoirs. C’est dégueulasse! Une honte!» Depuis une semaine, les inconditionnels du tri des déchets et de nombreux passants n’en croient pas leurs yeux. Des dizaines de bouteilles en plastique vides jonchent le sol près de certaines bennes de récupération en Ville de Genève. Même des employés de la Voirie, chargés de nettoyer ce chaos, sont désemparés. Que s’est-il passé? «Nous avons modifié les obturateurs des bennes de récupération du PET, révèle Pierre Liaudat, responsable de Voirie-Ville propre. Depuis le 20 mars, les usagers de 20 bennes en Ville doivent obligatoirement écraser leurs bouteilles en plastique pour pouvoir les introduire dans les containers de récupération. La mesure, qui existe déjà en Valais et à Neuchâtel, sera testée à Genève pendant deux mois», précise-t-il.
Gros effort
But de cette opération pilote? «Améliorer la capacité des containers, clarifie le chef de service. Aujourd’hui, les usagers n’écrasent pas leurs bouteilles en plastique. Résultat, les bennes se remplissent beaucoup trop vite ce qui empêche les citoyens de trier lorsqu’elles sont pleines. Du coup, les camions chargés du transport interviennent souvent et partent très peu remplis. Cela a un coût et occasionne des nuisances. Ecraser sa bouteille avant de la jeter est donc devenu un geste individuel simple qui peut rapporter gros à la communauté.»
Changer les habitudes
Problème? Même les usagers armés de la meilleure volonté écologique du monde ne sont pas au courant du changement. «J’ai pas le temps d’écraser 12 bouteilles vides au dernier moment», reconnaît un habitant de la Servette pris la main dans le sac. «Fallait me prévenir avant et pas me mettre devant le fait accompli», s’emporte-t-il avant d’abandonner ses déchets plastiques à même le trottoir.
«C’est vrai, nous aurions pu mieux communiquer», reconnaît sans ambages Pierre Liaudat. «La seule indication d’un autocollant n’était, à l’évidence, pas suffisante. Nous sommes en train de travailler sur un bref support d’information et un autocollant plus explicite. Reste que les choses rentrent progressivement dans l’ordre. Preuve que les mentalités et les habitudes peuvent et doivent évoluer. Surtout si nous voulons atteindre, comme l’Etat et la Ville se sont engagés à le faire, un taux de recyclage des déchets de 50% d’ici 2017.»