Sports de combat: la Ville de Genève monte sur le ring

Le Département des sports veut renforcer son aide aux arts martiaux et sports de combat pratiqués à Genève en se basant sur des critères objectifs.

  • Depuis quelques années, on assiste à une démocratisation des sports de combat.

    Depuis quelques années, on assiste à une démocratisation des sports de combat. 123RF

 «De plus en plus de sports non traditionnels émergent, d’où la nécessité de réglementer»

Cédric Thévoz, président de l'Association cantonale genevoise de Karaté-Do

Boxe anglaise, escrime, lutte suisse, capoiera ou sumo. Autant de sports de combat et arts martiaux (SCAM) pratiqués à Genève. Une étude menée par la judoka d’élite, Juliane Robra, en 2017 et 2018 révèle 33 disciplines différentes et 40 lieux de pratique des SCAM dans le canton.

L’idée de cet état des lieux intervient alors que ce type de sport est en plein développement. Notamment avec l’émergence du MMA (arts martiaux mixtes) au début des années 2000. A l’époque, les autorités publiques envisagent de l’interdire, «en regard de sa dangerosité potentielle». Aux yeux de Ricardo Pereira, président de l’Olympic boxing club Genève, «mieux vaut encadrer les sports de combat plutôt que de les interdire».

«Sortir des polémiques»

Un avis que partage Cédric Thévoz, président de l’Association cantonale genevoise de Karaté-Do: «De plus en plus de sports non traditionnels émergent, d’où la nécessité d’autant plus grande de réglementer.» Il évoque la création d’un label qui permettrait de définir les clubs les plus recommandés.

C’est dans ce contexte que le conseiller administratif chargé des Sports, Sami Kanaan, a commandé l’étude susmentionnée en 2015. Le but: faire le point sur les pratiques afin de définir une politique de soutien aux SCAM. Le magistrat socialiste souhaite «bénéficier d’une analyse sérieuse de la situation, pour sortir des polémiques et pouvoir proposer une offre basée sur des critères clairs en matière de sports de combat, incluant tout ce qui concerne la santé et la sécurité, pour les familles, notamment».

40 inscriptions en lady boxing

L’étude identifie les sports concernés et établit une typologie. Parmi les critères: est-ce un sport olympique ou encore y a-t-il des K.O. physiques à l’issue du combat? Autre pan du rapport: mieux connaître la pratique des SCAM dans les écoles de sport de la Ville de Genève. De quoi révéler une hausse du lady boxing avec 40 inscriptions en 2019, soit un taux de remplissage à 100%. Mais aussi un nombre de pratiquants croissants lors de cette même année, chez les seniors et les enfants. «On assiste à une démocratisation des sports de combat. Ces dernières années, une demi-douzaine de nouveaux clubs de boxe sont nés. C’est énorme pour une ville de la taille de Genève», précise Ricardo Pereira.

«Lien social et communautaire»

Rappelant les valeurs spécifiques liées à ces sports, telles que la discipline et la canalisation des énergies ainsi que «le lien social et communautaire» auxquels ils contribuent, la Ville a défini six axes d’action prioritaire pour mieux soutenir les SCAM.

Un plan en six axes

Un comité d’experts, composé notamment de la championne d’Europe de boxe Ornella Domini, sera constitué. Son rôle: donner son avis sur l’attribution des subventions municipales financières ou en nature. A noter qu’actuellement, la boxe remporte la palme avec 52’300 francs de subvention de la Ville inscrits au budget 2020. Il s’agit, au vu de l’étude, d’élargir ce soutien à d’autres sports de combat. Autre axe: identifier des possibilités de nouvelles infrastructures adaptées à la pratique des sports de combat. Mais aussi renforcer l’offre des cours au sein des écoles de sports enfants et adultes. Idem dans le domaine de la formation.