Tout ce que l’on sait, jusqu’à maintenant, sur le Coronavirus

Depuis plusieurs semaines, le Covid-19 paralyse une bonne partie de la planète. Le point sur les principaux éléments scientifiques actuellement disponibles, par définition lacunaires et subordonnés aux résultats des nombreuses études en cours.

  • Le Covid-19 présente une grande contagiosité, d’où sa croissance exponentielle. 123RF

    Le Covid-19 présente une grande contagiosité, d’où sa croissance exponentielle. 123RF

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Le Covid-19 est-il un inconnu?

Oui et non. Oui parce que le virus est un nouveau germe apparu en décembre dernier en Chine. Sa famille en revanche, celle des coronavirus, est bien connue des scientifiques puisqu’elle a été responsable des précédentes épidémies du Syndrome respiratoire aigu sévère (Sras) en Asie, en 2002, et du Syndrome respiratoire du Moyen-Orient (Mers), en 2012. Leur point commun: s’attaquer avec plus ou moins de virulence au système respiratoire.

Quels en sont les symptômes?

Les personnes infectées peuvent présenter une large palette de symptômes: certaines sont asymptomatiques; la grande majorité présente la triade fièvre toux fatigue, à laquelle on peut ajouter courbatures et éternuements; et une minorité développera des foyers de pneumonies.

Pourquoi est-il dangereux?

Le virus se caractérise par sa grande contagiosité comme en témoigne la croissance exponentielle des courbes de cas diagnostiqués. La durée de l’incubation est en moyenne de trois à sept jours, avec des extrêmes allant de deux à quatorze jours, pendant lesquels la personne est contagieuse. Tout le monde peut être contaminé, mais les personnes âgées ou qui souffrent de pathologies préexistantes sont les plus susceptibles de développer des formes graves conduisant à des décès. Des décès de personnes jeunes et en bonne santé ont été néanmoins signalés.

Comment se transmet-il?

Le virus se transmet via les gouttelettes contenues dans la toux et les éternuements d’une personne infectée. Pour être contaminé, il faut un contact étroit et prolongé avec une personne atteinte ou contracter le virus via un objet souillé alors que l’on ne s’est pas lavé les mains. On ignore actuellement la durée exacte de survie du virus sur les différents supports (plastique, métal, bois, air ambiant, etc.).

Quels sont les tests disponibles?

Aujourd’hui, on confirme la contamination d’une personne par des prélèvements nasaux qui détecteront ou pas la présence d’un acide viral. Des tests sanguins seront bientôt disponibles. Leur avantage: savoir a posteriori si une personne a été infectée ou pas, ce qui contribuera considérablement à circonscrire l’épidémie en cloisonnant efficacement le déconfinement.

Peut-on le contracter deux fois?

On ne le sait pas encore, mais vraisemblablement pas, et pas à court terme en tout cas. Si l’on se base sur les précédents coronavirus, une immunité durable existera bel et bien. Tout dépendra également du potentiel de mutation du virus, ce qui aboutirait comme dans le cas de la grippe, à une immunité temporaire.

Y a-t-il des médicaments efficaces?

Les seuls traitements se limitent actuellement à traiter les symptômes de la maladie. Sur le plan curatif proprement dit, aucun médicament n’a fait la preuve de son efficacité sur la base d’études longues, rigoureuses et menées sur des échantillons suffisamment représentatifs. De nombreuses molécules sont en cours d’évaluation: la désormais célèbre hydroxychloroquine connue dans la prévention et le traitement du paludisme, mais aussi de nombreux antiviraux notamment ceux utilisés contre le Sida. Les premières informations fiables devraient être disponibles dans quelques semaines.

Comment tout cela va-t-il finir?

Personne ne le sait exactement. Une seule chose est sûre, le virus ne menace pas d’extinction l’humanité. En revanche, il peut être à l’origine d’une mortalité importante. Les mesures de confinement visent ainsi à enrayer la propagation du virus et à préserver les capacités d’accueil des structures hospitalières, deux éléments qui pourront limiter le nombre de décès. Si celles-ci sont efficaces et correctement observées, le nombre de nouveaux cas devrait se stabiliser d’ici à une ou deux semaines, puis régresser lentement.

Dans tous les cas, il semble clair qu’en l’absence d’un traitement miracle, le virus va continuer à circuler durant de très longs mois. Il ne disparaîtra que lorsqu’un nombre significatif de personnes aura été atteint – et donc au moins temporairement immunisées – ou qu’un vaccin sera disponible. Concrètement, le déconfinement sera donc forcément progressif, avec une possibilité de retour en arrière en cas de foyers de résurgence de l’épidémie. Autant dire que la perspective de retrouver totalement une vie comme avant n’est pas pour demain, mais plutôt pour après-demain. Mais ça, c’est une autre histoire.