«Ce que nous vivons depuis une année dépasse l’entendement! Il y a un patient qui hurle comme un damné de 23h à 4h du matin! Et après il tape comme un fou contre la vitre de la fenêtre de sa chambre d’hôpital, au point que cela provoque des vibrations jusqu’à nos logements! On n’en peut plus, on ne dort plus! Difficile d’aller travailler chaque matin avec les nerfs à fleur de peau et surtout avec si peu de sommeil!»
Nuit de terreur
Une dizaine de locataires d’un immeuble situé en face des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG), côté rue de la Roseraie, devient malade. Jugez plutôt.
Un patient, logé dans l’aile psychiatrique au 5e étage et qui souffrirait du syndrome de Gilles de la Tourette, hurle à tue-tête, crie, et tape contre la fenêtre toutes les nuits. «C’est carrément de la folie! s’exclame furibard un locataire. La vitre de ma chambre tremble et ces cris d’outre-tombe sont insupportables!» Une voisine, a, pour sa part, carrément changé l’emplacement de sa chambre à coucher. «Le pire, c’est l’écho qui suit ces tapages nocturnes, détaille un autre habitant. Des voisins exaspérés répondent de rage à la fenêtre!» Parmi les locataires touchés, se trouvent notamment une ex-conseillère aux Etats…
Silence radio
«Nous avons pourtant appelé de nombreuses fois le 117 et les HUG, précise un habitant. Et à chaque fois on nous a fait savoir qu’ils ne pouvaient rien faire, que c’est à notre régie d’agir, voire le propriétaire de l’immeuble.»
Le service de presse de la police genevoise, pour sa part, ne semble ne pas être au courant de l’ampleur des nuisances: «Cela ne signifie pas que nous n’avons pas eu d’appels, tient à rappeler Silvain Guillaume-Gentil du service de presse. Mais nous n’avons pas encore détecté de récurrence.»
Régie inquiétée
De son côté, la régie qui gère cet immeuble de la Roseraie, inauguré seulement en 2012, signifie également ne pas connaître l’étendue de la situation: «Je n’ai pas eu vent de cette affaire, précise le patron de la régie. Je connais pourtant des médecins qui sont locataires.» A cela, un habitant excédé rétorque: «La régie a bel et bien été alertée plusieurs fois!»
Deux plaintes
Contactés, les HUG nous annoncent se soucier de cette situation: «Le bruit occasionné par un patient relève rarement d’une volonté de nuire, mais d’un problème de santé malheureusement mal maîtrisé», précise Therese Legerer, cheffe du service de communication externe aux HUG. Elle confirme avoir été confrontée à deux plaintes: «l’une d’un patient et l’autre d’un riverain». Et de conclure: «Ces désagréments ne nous sont pas indifférents. Le personnel soignant cherche toujours à trouver des solutions, dont les succès peuvent être variable. Si en raison de sa pathologie, un patient devait générer des bruits en dehors de l’hôpital, nous prendrions les mesures qui s’imposent pour atténuer au maximum ces situations.»