Violences domestiques: «Il peut y avoir une vie en jeu!»

  • 123RF

Un nouveau semi-confinement a commencé. Et avec lui, les inquiétudes concernant les violences domestiques. Si durant la première vague, ce printemps, Genève n’a pas constaté de hausse des infractions au sein des foyers, la vigilance reste de mise. «Nous allons remettre sur pied le dispositif du printemps dernier», précise la conseillère d’Etat Nathalie Fontanet. Le Bureau de la promotion de l’égalité et de prévention des violences (BPEV) réintègre la task force fédérale dédiée à cette problématique.

Des chambres d’hôtel sont à nouveau réquisitionnées afin de renforcer les capacités d’hébergement d’urgence pour les victimes de violence ou pour les auteurs. La campagne d’affichage est renforcée. «Notamment dans les commerces alimentaires afin que les victimes aient accès à l’information lorsqu’elles sortent faire des courses», insiste Nathalie Fontanet.

A retenir, un numéro de téléphone actif vingt-quatre heures sur vingt-quatre: 0840 110 110. Une ligne pour les victimes mais aussi pour les éventuels témoins ou voisins. «Il faut oser appeler la police. On ne peut pas fermer les yeux. Il peut y avoir une vie ou plusieurs en jeu», lance la conseillère d’Etat.

Victimes directes: 83% de femmes

D’autant que les violences domestiques demeurent un fléau. «On constate une grande stabilité sur le long terme», déplore Colette Fry, directrice du BPEV. Ainsi en 2019, les infractions pénales pour violences domestiques, au nombre de 1946 n’ont connu qu’une très légère baisse de 2% par rapport à 2018. Les chiffres de 2019 révèlent que les victimes directes sont majoritairement les femmes à 83%. Et que les auteurs sont principalement des hommes (69%). Quant aux interventions policières, elles augmentent pour atteindre 633 réquisitions en 2019 (+8%).

Enfin, si la majorité des violences concernent le couple, les enfants ne sont pas épargnés: 1040 enfants ont été des victimes directes de violences de la part d’un parent, du partenaire d’un parent ou de la famille d’accueil. Et 1166 victimes sont des mineurs exposés à des violences conjugales entre adultes.